Pendant qu’on attend toujours le prochain jeu de plateforme de Mario en 3D, Nintendo continue de développer l’univers de Paper Mario. Après Paper Mario : Sticker Star et un saut dans le monde de la série Mario & Luigi, notre plombier de papier est de retour sur console de salon dans Paper Mario : Color Splash pour Wii U. Lors de son dévoilement à l’E3 dernier, j’avais été très déçu qu’on délaisse toujours autant les éléments RPG qui avaient si bien servi la série dans le passé. C’était donc sans trop d’attente que je me lançais dans cette aventure. Avais-je raison de m’y plonger à reculons ?
Fiche technique
- Date de sortie : 7 octobre 2016
- Style : Jeu de plateforme
- Classement ESRB/PEGI : ESRB E / PEGI 3
- Développeur : Intelligent Systems
- Éditeur : Nintendo
- Langue d’exploitation : Français et Anglais
- Disponible et testé sur Wii U
- Prix lors du test : 74,99 $ CA / 34,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Découvrez Paper Mario : Color Splash
Par une soirée plutôt sombre et pluvieuse, Peach et Toad rendent visite à Mario avec une enveloppe qui s’avère être un Toad plié qui a perdu toutes ses couleurs. Le seul indice sur ce qui lui est arrivé est un tampon de Port-Barbouille. Inquiétés de la situation, Mario, Peach et Toad décident de se rendre à la ville en bateau afin de comprendre ce mystère. Sur place, ils trouvent que la ville est beaucoup plus tranquille qu’à l’habitude et en plein centre, la fontaine de peinture semble avoir été complètement vidée. En l’inspectant, Mario fait la connaissance de Peinturion, votre nouveau compagnon d’aventure. Quelques instants après cette rencontre fortuite, un appel à l’aide de Toad se fait alors entendre. En se rendant sur le lieu des cris, le groupe découvre qu’un Maskache (Shy Guy) est en train de drainer la peinture du Toad avec une paille. Grâce à son nouveau compagnon, Mario aura la tâche de ramener des couleurs aux nombreux endroits, objets et personnages qui l’ont perdu en plus de combattre les nombreux sbires de Bowser qui seront sur son chemin.
Un texte à la hauteur
La force principale de la série Mario & Luigi a toujours été son scénario et ses dialogues farfelus. Or, j’ai pu rapidement constater que les développeurs de Paper Mario : Color Splash ont pu emprunter cette qualité suite à l’opus où les deux séries se sont rencontrées. Le jeu nous offre plein de clins d’œil savoureux qui prouvent que ceux qui ont préparé le texte assument le scénario inusité. Cela m’a permis de rire à plusieurs reprises. Par exemple, il y a un Toad qui se prend pour un justicier. Il va jusqu’à lancer la célèbre phrase du Chevalier Noir en mentionnant qu’il est le héros dont la ville a besoin. Puis, lorsque la princesse Peach se fait kidnapper un peu plus tard par Bowser, un autre Toad nous dit qu’il n’a jamais vu ça venir, mais on sentait clairement une pointe d’ironie dans cette phrase. À travers l’histoire, c’est donc souvent les différents Toad qu’on croise sur notre chemin dans toutes sorties de situations amusantes qui nous font rire et apprécier Paper Mario : Color Splash. En plus, vous pouvez profiter de tout ça dans un français parfaitement bien adapté pour le public québécois avec les bonnes expressions. Ça fait quelques jeux qui reçoivent ce traitement et c’est bien apprécié. Ma Wii U et ma 3DS sont les deux seules consoles que je laisse en français puisque je suis sûr qu’elles vont m’offrir des traductions adéquates et je les remercie.
Repeindre le monde
Le tout est accompagné de mécaniques bien réussies. Comme toujours, Paper Mario est armé de son puissant saut, mais aussi de son marteau infaillible. En effet, c’est grâce à lui et Peinturion que vous allez pouvoir repeindre les endroits et personnages qui ont vu leur peinture être aspirée par les sbires de Bowser. Cependant, vous n’avez pas une quantité de peinture illimitée et il faut soit frapper les objets dans l’environnement ou éliminer des ennemis pour remplir notre seau. De plus, le tout se décline dans les trois couleurs primaires que sont le bleu, le jaune et le rouge. Ce qui veut dire qu’il est possible que vous ne puissiez plus peinturer par manque d’une des trois couleurs seulement. C’est donc important de bien gérer le tout et de ne pas tout simplement lancer de la peinture n’importe où, mais surtout de chercher dans tous les recoins lorsque nécessaire.
Pour moi, le fait de repeindre le monde est rapidement devenu une vraie obsession. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne quittais pas un seul tableau avant de m’être assuré que je n’avais pas redonné les couleurs à tous les recoins qui les avaient perdues. C’était d’ailleurs très payant puisque je ne manquais jamais de carte, par contre j’ai dû chercher à remplir mon pot de peinture à quelques reprises. Puis, j’ai trouvé que chaque monde était très diversifié et que les développeurs avaient bien caché la plupart des éléments qui nous permettent de progresser. D’ailleurs, il y a plusieurs tableaux dans lesquels il faut trouver plus d’une étoile peinte ce qui me rappelait le système des étoiles dans Super Mario 64 et j’étais bien content que le jeu nous encourage à retourner dans les tableaux pour compléter le tout.
Combattre avec la peinture
La peinture est aussi primordiale pour le système de combat. En effet, tout comme dans Paper Mario : Sticker Star, le nouveau titre met de l’avant l’utilisation des cartes pour attaquer les ennemis. Cependant, il n’y a plus de limite quant au nombre de cartes ce qui rend le tout bien plus agréable. Évidemment, en combat il faut se servir de son gros bon sens pour comprendre quelle carte utiliser contre quel ennemi. Par exemple, n’allez pas sauter sur un Maskache qui a un casque piquant sur la tête. De plus, les différentes cartes ont chacun une mécanique différente pour être utilisées de manière optimale et elles sont absolument nécessaires pour éliminer les ennemis. Par contre, si vous êtes vraiment mal pris, sachez que le jeu vous offre toujours la possibilité d’obtenir une carte au hasard au coût de 10 pièces durant les combats. La mécanique de la peinture a aussi été mise de l’avant dans le système de carte puisqu’on retrouve une panoplie de carte dépourvue de leurs couleurs. Or, il est possible de les colorés durant les combats ce qui va leur donner un peu plus de force.
Paper Mario : Color Splash a mis un peu de folie aussi dans son système de carte. En effet, les cartes les plus puissantes représentent des objets de la vie de tous les jours sur lesquelles Mario a mis la main. Des objets inusités comme un citron, un ventilateur ou une ventouse pour les toilettes se retrouvent dans l’univers coloré et Mario peut s’en servir pour les transformer en carte et les sortir au moment souhaité. D’ailleurs, il y a plusieurs endroits, dont les Boss de fin de tableau où il est primordial de sortir la bonne carte au bon moment sinon c’est impossible de passer au niveau suivant. Ça peut être frustrant, mais j’aime bien la mécanique et je garde toujours un double des cartes avant d’en utiliser une. Bref, dans l’ensemble on peut dire que c’est bien réussi et accessible à tous, mais il manque définitivement des éléments de progression qu’on retrouve dans des jeux RPG qui auraient rendu le tout encore plus attrayant.
Une trame sonore marquante
Comme la plupart des jeux de Nintendo paru sur Wii U, Paper Mario : Color Splash nous propose des graphiques très jolis, mais surtout très colorés. Alors que la popularité est au post-apocalyptique et au « Steampunk », c’est toujours agréable de se tourner du côté des jeux de Nintendo qui nous plongent constamment dans de jolis univers féériques. Par contre, pour moi le jeu se démarque surtout grâce à une trame sonore digne des plus grands titres de la compagnie. D’une part, on retrouve plusieurs refrains qui ont marqué le monde de Mario depuis son premier titre, mais cette fois de manière modernisée ce qui permet de renouveler ces excellentes mélodies. De plus, on y retrouve une panoplie de nouvelles mélodies qui sont très variées et bien choisit pour chaque niveau visité. Bref, c’est très bien réussi du début à la fin.
Conclusion
Encore une fois, Nintendo a été en mesure de mettre un sourire sur mon visage durant l’ensemble de mon aventure dans Paper Mario : Color Splash. Alors que je me lançais dans l’aventure à reculons, je dois dire qu’il m’a suffi de quelques minutes pour que je change mon fusil d’épaule. Le jeu m’a rapidement embarqué dans son univers coloré et rigolo si bien que j’ai eu de la difficulté à m’en décrocher. Paper Mario : Color Splash propose plusieurs dizaines d’heures de jouabilité, un scénario qui vous fera rire à maintes reprises et des mécaniques originales ce qui vous permettra d’en avoir amplement pour votre argent.