Après un excellent titre du nom de Fire Emblem : Awakening en 2013, Nintendo & Intelligent Systems sont de retour avec Fire Emblem Fates, une histoire qui se divise en trois parties : Conquest, Birthright et Revelations. Évidemment, trois parties qu’il faut payer individuellement, mais qui offrent énormément de contenu en contrepartie. Au menu, vous pouvez vous attendre au même style de jeu très tactique que la franchise vous propose depuis bien des années, mais aussi à plusieurs éléments qui sont complémentaires et qui ajoutent une plus-value à l’expérience.
Fiche technique de Fire Emblem Fates
- Date de sortie : 25 juin 2015 (Japon), 19 février 2016 (Amérique du Nord), 2016 (Europe)
- Style : Jeu de rôle tactique
- Classement ESRB : ESRB T
- Développeur : Nintendo & Intelligent Systems
- Éditeur : Nintendo
- Langue d’exploitation : Voix en anglais uniquement
- Disponible sur Nintendo 3DS
- Évalué sur New Nintendo 3DS XL
- Prix lors du test : 49,99 CDN sur Amazon
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Déchiré entre deux familles
Que l’on penche pour Birthright ou Conquest ne change aucunement les six premiers chapitres du jeu. On découvre que notre protagoniste, comme bien d’autres de la série, a perdu la mémoire. De plus, il comprend difficilement pourquoi il était isolé dans une forteresse loin du royaume de sa famille jusqu’à ce que son père décide de lui faire suffisamment confiance pour lui rendre sa liberté. Notre avatar personnalisable se retrouve alors au beau milieu d’une guerre entre sa famille d’adoption et sa famille biologique qui l’a vu se faire kidnapper à un très jeune âge. Les deux opus divergent à partir du moment où le joueur doit faire le choix déchirant de suivre le parcours d’un côté plutôt que l’autre. Or, autant les frères et sœurs des deux familles de notre personnage se retrouveront mêlés à l’aventure et tenteront de vous aider ou de vous mettre des bâtons dans les roues selon votre allégeance. Serez-vous prêt à faire ce qu’il faut pour enfin cesser cette guerre entre les deux royaumes qui dure depuis une éternité ?
À noter que je me suis principalement concentré sur la partie Fire Emblem Fates: Conquest, qui s’adresse davantage à ceux qui ont de l’expérience avec la franchise et qui cherchent un défi un peu plus élaboré. J’ai aussi fait plusieurs missions dans Birthright et je peux vous confirmer que cette version s’adresse à ceux qui sont un peu moins familiers avec le genre ou qui veulent se concentrer sur l’histoire et le développement des relations entre vos personnages. Il faut dire aussi que les deux histoires sont complètement différentes à partir de ce point d’ancrage. En passant d’un opus à l’autre, vos ennemis deviennent vos amis et vice versa. Il y a bien d’autres éléments que je vais vous présenter un peu plus loin.
Un scénario entraînant
Au niveau du scénario, le jeu propose une prémisse plutôt clichée et parfois un peu quétaine sur les bords. Par contre, ça ne l’empêche pas d’être intéressant et rempli de mystères que vous aurez envie de découvrir. D’ailleurs, même une fois le premier jeu fini, j’avais hâte de faire le second scénario et encore plus de découvrir la conclusion intitulée Revelation qui sortira en contenu téléchargeable le 10 mars prochain. Fire Emblem Fates ressort du lot aussi grâce à ses nombreux personnages très différents les uns des autres et qui ajoutent du piquant à l’histoire. C’est par exemple le cas du côté de l’opus Conquest avec certains personnages complètement timbrés. Dans l’ensemble, on peut dire que c’est une histoire tragique qui fera passer votre personnage par toute une gamme d’émotions alors qu’il tentera de faire ce qu’il estime juste et bon.
Une jouabilité supérieure
Là où la série a toujours su se détacher du peloton, c’est grâce sa jouabilité. D’une part, il y a toujours la gestion du positionnement sur chaque tableau et les habiletés uniques de chacun de nos personnages qu’il faut bien maîtriser. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que la relation entre deux personnages va aussi avoir un effet sur les attaques qu’ils lancent ensemble contre les ennemis. Bref, c’est toujours important de bien jumeler vos pions sur l’échiquier. Il faut donc s’assurer de maximiser le développement des personnages, mais aussi mettre régulièrement à jour leur artillerie.
De plus, le jeu offre toujours la possibilité de choisir la difficulté « Hardcore » dans laquelle vos personnages ne reviennent pas en vie s’ils sont éliminés ou « Casual » pour un défi un peu moins relevé. Bien sûr, le premier des deux représente en soit déjà tout un challenge, mais sachez que même à Casual — Hard, vous en aurez pour votre argent.
Un opus pour chaque type de joueur
Ceux qui sont des vétérans de la franchise comme moi auront beaucoup de plaisir avec le défi qu’offre Conquest. Il y a plusieurs niveaux sur lesquels j’ai bûché pendant des heures et des heures avant d’en venir à bout. Dans cet opus, pratiquement chaque niveau nous présente une nouvelle mécanique qui vient ajouter une difficulté supplémentaire. Par exemple, un niveau s’amusait à jouer avec le vent ce qui faisait déplacer nos personnages de 5 cases à chaque tour. Ou encore, il y en a un où une panoplie d’ennemis apparaissait à chaque tour et il fallait s’assurer d’activer les trappes afin de ralentir leur mouvement. D’ailleurs, certains tableaux vous forceront même à privilégier certaines classes de combattants plutôt que d’autres. Bref, à chaque occasion on a droit à une nouvelle mécanique qui vient changer notre stratégie.
Disons que c’est amusant, mais ça peut aussi devenir frustrant lorsqu’on fait seulement une petite erreur et que le jeu ne vous pardonne pas du tout ce faux pas. Il faut calculer chaque mouvement que fait chacun de nos personnages et anticiper ceux de l’équipe adverse. Ça fait la force du jeu. En contrepartie, on ne retrouve pas de mécaniques aussi complexes du côté de Birthright ce qui fait en sorte qu’il est l’opus parfait pour les nouveaux venus. Il faut aussi préciser que dans Birthright, vous avez toujours la possibilité de faire des missions secondaires afin d’améliorer vos personnages pour le prochain chapitre, ce qui n’est pas le cas dans Conquest.
Bâtir la meilleure forteresse
Fire Emblem Fates introduit aussi un nouveau système de gestion de châteaux qui peut être pleinement exploré entre deux missions. C’est dans cette section que l’on peut acheter de nouveaux magasins pour obtenir de nouvelles armes, se procurer plus de ressources, développer les relations entre les membres de votre équipe ou encore se défendre contre les attaques des adversaires en ligne. Ce n’est peut-être pas assez élaboré à mon goût, mais c’est assurément une bonne manière de se divertir entre deux gros combats.
Pour le visuel, il faut dire que Fire Emblem Fates est un pas en avant par rapport à Awakening. Les personnages ainsi que les environnements et on a également droit à plusieurs scènes qui semblent tirées tout droit d’un animé et qui rendent nos personnages encore plus vrais. Pour accompagner le tout, Fire Emblem Fates offre une trame sonore captivante qui donne envie de brancher les écouteurs dans la console même dans le métro, alors que j’écoute d’habitude ma propre musique. Le seul élément que j’aurais aimé voir davantage, c’est un peu plus de doublages pour les voix. On y a droit seulement à quelques endroits.
Conclusion
Cette nouvelle mouture de la franchise offre un excellent rapport qualité-prix. Chaque opus vous offre facilement une trentaine d’heures de jeu et les scénarios ainsi que les batailles sont très différents. En plus, Nintendo nous permet d’obtenir la 2e version pour seulement 25$ CAD en copie numérique ce qui est très raisonnable. Enfin, autant les nouveaux venus que les joueurs très expérimentés auront l’occasion d’avoir une expérience conçue pour eux.
Il ne reste qu’à espérer que Revelation saura conclure le tout de manière adéquate. En attendant, je ne peux que vous recommander fortement de vous procurer les derniers opus de cette excellente franchise.