Test de Firewatch sur PC

Vous souvenez-vous de l’E3 2014 ? J’imagine que les titres tels qu’Assassin’s Creed Unity ou encore le fameux The Order 1886 vous avaient chatouillés les rétines. Pour ma part, mon excitation est montée lorsque Campo Santo, studio californien, a présenté pour la première fois son petit bébé au public, pendant la conférence Sony. Repoussé une première fois pour 2015, il aura fallu attendre jusqu’à février 2016 pour pouvoir s’immerger pleinement dedans. Alors, Firewatch sent-il le sapin ou bien un doux humus ? Réponse un peu plus loin dans ce test.

Fiche Technique

  • Date de sortie : 9 février 2016
  • Style : Aventure / FPS
  • Classement ERSB / PEGI : M / 16
  • Développeur : Campo Santo
  • Editeur : Panic Inc., Campo Santo
  • Langue : Anglais, sous-titres Français
  • Disponible sur PC et PS4
  • Evalué sur PC
  • Prix : 19.99 CND / 19.99 euros sur Steam
  • Site Officiel
  • Version numérique envoyé par l’éditeur

Firewatch ne m’a pas seulement attiré par son aspect et sa mise en scène assez travaillés lors de la démo de l’E3 et des différents teasers venues après. Je suis même allé jusqu’à suivre les différents streams sur Twitch de l’équipe de développement. Non, là où Firewatch frappe fort, c’est dans ses collaborations. Sur le papier, le jeu réunit deux acteurs : Cissy Jones et Rich Sommer, l’une vient de la série The Walking Dead et l’autre de Mad Men. Mais aussi, des personnes venant de différentes productions telles que Brutal Legend, Gone Home, Ori & The Blind Forest et Bioshock 2. Autant dire qu’il y a du staff derrière Campo Santo ! Mais assez parlé de détails de production : il est temps de partir à la rencontre d’Henry.

Vis ma vie de garde forestier

On est en 1989, dans l’état du Wyoming pendant un été caniculaire. Nous sommes Henry, un quadragénaire qui souhaite s’éloigner de ses problèmes personnels en adoptant l’habit de garde forestier, pendant la saison du camping et des barbecues. Et je resterai volontairement évasif sur le scénario. L’introduction du jeu vous remet directement en contexte, si bien que vous comprenez que pour une fois : vous n’incarnez nullement un stéréotype du jeu vidéo. En effet, Henry n’est pas un énième héros, bien musclé et athlétique comme pas deux, prêt à secourir le monde. Non, Henry veut juste échapper à ses soucis et c’est tout. Il est maladroit, pas super avenant et ce job n’est pas là pour éveiller une vocation à devenir le meilleur garde forestier de l’univers ! Par ailleurs, son seul contact dans le parc est sa supérieure, Delilah, avec qui il communique par radio.

Si les premiers jours se passent plutôt bien, les événements ne manqueront pas de prendre une tournure pour le moins inattendue. Et ce sera tout ce que vous saurez, pour éviter tout spoiler. Sachez que j’ai beaucoup aimé l’histoire racontée par Firewatch et le scénario remplit pleinement sa mission d’accrocher le joueur et même de le surprendre. Firewatch parvient à mettre en place une histoire cohérente et superbement jouée : les acteurs respectifs d’Henry et Delilah offrent un doublage très convaincant et des dialogues naturels et réalistes.

Firewatch

C’est une bonne situation ça, garde forestier ?

Se balader dans le parc est un vrai plaisir. Le rendu global du jeu rappelle beaucoup Team Fortress 2 pour son aspect « cartoon » et Kentucky Route Zero pour ses palettes de couleurs. Certes, le jeu ne fera pas de concurrence à des graphismes ultra réalistes mais vous serez surpris par la beauté des environnements. Les effets de lumières sont particulièrement réussis, notamment à travers le feuillage des arbres et il ne sera pas rare de s’arrêter un instant pour profiter des différents panoramas qu’offre la forêt. D’autant plus que les différentes zones sont suffisamment différenciées pour avoir une identité propre. Cependant, Firewatch n’est pas exempt de petites coquilles techniques : de l’aliasing et divers bugs sont au programme mais rassurez-vous ; rien qui ne vous empêchera de jouer et de progresser. Certaines textures apparaissent comme grossières mais il faut vraiment aller aux limites de la carte pour s’en apercevoir et un petit clipping vous fera tiquer de temps en temps. Autre petit bémol : le rendu de l’eau, assez moyen.

Du côté des animations, rien à reprocher : elles sont fluides et détaillées, on appréciera le petit tapotement des doigts de la main à l’ouverture de certaines caches par exemple. Un détail supplémentaire : l’intérieur de la tour d’observation d’Henry est très bien rendu et pullule de choses diverses à inspecter.

Promenons nous dans les bois !

Parlons un peu du gameplay : qu’est-ce qu’on fait concrètement ? Et bien, on se balade. Oui, c’est à peu près tout. Le jeu vous amènera à récupérer et inspecter divers objets. Autre point : l’aire de jeu est grande, suffisamment pour ne pas se lasser mais ne vous attendez pas à explorer un parc entier ! Non, vous êtes seulement restreints à la partie du parc concernant votre surveillance . Cerise sur le gâteau, vous disposez d’une carte et d’une boussole afin de ne pas vous perdre. Pour le coup, cette carte a un vrai intérêt puisqu’elle est parfaitement lisible et peut être mise à jour en découvrant les caches de forestiers qui feront apparaître dessus des point d’intérêts. Mais la grosse interaction du jeu : c’est votre talkie-walkie (ou walkie-talkie). Ce petit appareil constitue votre seul lien avec l’extérieur, c’est à dire Delilah et les dialogues vous laisseront le choix de la réponse voire même de la non réponse ! Delilah s’adaptera à vos choix, pouvant aller jusqu’à couper toute communication avec vous si vous l’offusquez. Choisissez donc bien vos réponses ! Mais encore, les options rencontrent assez vite leurs limites : malgré ses choix de dialogues, vous ne changerez en rien le déroulement du jeu.

Le reste du titre de Campo Santo se base sur l’exploration avec la découverte de caches, contenant quelques informations bien venues sur l’histoire du parc et des objets parfois utiles, parfois non. J’obscurcis volontairement ici tout le contenu du jeu car j’estime que le joueur doit faire certaines découvertes par lui-même. Encore une fois, ce gameplay ne pourra pas plaire à tout le monde puisqu’il est simpliste à l’extrême et je ne cache pas que j’aurais aimé plus de possibilités dans certains cas.

Loup y es-tu ? Entends-tu ?

Firewatch dispose d’un très bon sound design : que ce soit au niveau de l’environnement que de la musique, le jeu est également réussi à ce niveau. La musique vient ponctuer les différents événements scriptés de l’histoire et le reste du temps, le joueur aura l’impression d’être immergé constamment en pleine forêt : le bruissement des arbres, l’écho dans les canyons, le bruit de vos pas sur les différentes textures du sol, la météo changeante, le vent… Tout participe a une ambiance, une atmosphère d’été, sentant bon les feuilles et le soleil. Je regrette seulement que les pistes musicales soient si discrètes et j’aurais aimé disposé d’un walkman (1989 oblige) pouvant lire des cassettes audio mais n’oublions pas qu’il s’agit ici d’un studio indépendant donc ne soyons pas trop exigeants. A noter que la bande-sonore a été composée par Chris Remo, qui a également travaillé sur Gone Home. Il n’y a donc quasiment pas de reproches à faire à cet aspect du jeu. Firewatch nous en mets plein les oreilles et le fait bien.

Conclusion

Firewatch est-il finalement la claque annoncée ? Pas forcément, mais est-il la claque que j’attendais ? Oui, définitivement. Le jeu dispose d’une bonne histoire, bien ficelée et menée par des personnages vraiment attachants et surtout très intéressants à suivre. Porté par une ambiance travaillée et des graphismes assurant un rendu unique et tout de suite identifiable, vous en aurez pour environ 6h d’aventure, même un peu plus si vous prenez le temps de tout découvrir. Malheureusement, quelques soucis techniques et un gameplay un peu trop limité à mon goût gâche le titre de Campo Santo. Ceci dit, je vous conseille vraiment de donner une chance à Firewatch d’embraser votre cœur de pierre et de vous séduire par son expérience. Pour le moment, le jeu n’est disponible qu’avec des sous-titres anglais. Pas d’inquiétude ! Des sous-titres français sont prévus pour un futur patch, un peu plus tard.

Test de Firewatch sur PC
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    Les points positifs :
  • Henry et Delilah, un vrai duo qui fonctionne
  • Scénario accrocheur et qui tient en haleine
  • Direction artistique vraiment travaillée
  • Ambiance sonore aux petits oignons
    Les points négatifs :
  • Quelques soucis techniques
  • Gameplay un poil limité
  • Durée de vie qui dépend du joueur
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