Débuté fin 2010 sur PlayStation 3, la licence Hyperdimension Neptunia aura accouché de pas moins de 12 opus, dont 3 remakes, en l’espace de 6 petites années. Tous, plus ou moins interconnectés, et plus ou moins bon d’ailleurs. Donc, si vous n’avez jamais joué à un de ses titres de votre vie, considérez que vous serez, peut-être, rapidement perdu dans le peu d’explications de l’univers qui va suivre. Comme moi lors de ce test en fait… Mais n’oublions pas l’essentiel : que vaut ce 13ème opus, sobrement intitulé Megadimension Neptunia VII (se prononçant Victory II) ? Jetons-y un œil.
Fiche technique
- Date de sortie : 23 avril 2015 (Japon), 2 février 2016 (Amérique du Nord), 12 février 2016 (Europe)
- Style : J-RPG/Dungeon Crawler
- Classement ESRB/PEGI/CERO : ESRB T /PEGI 16 / CERO C
- Développeur : Compile Heart
- Éditeur: Idea Factory/Nis America
- Langue d’exploitation : Voix et textes en anglais
- Disponible sur PlayStation 4 et PC
- Évalué sur PlayStation 4
- Prix lors du test : NC sur l’Idea Factory Store américain et européen
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Previously, on « Neptunia »
Si vous n’êtes pas familier avec le terme guerre des consoles et ce qui en découle, l’allégorie portée par la licence Hyperdimension Neptunia ne devrait, tout de même, pas passer totalement à côté de votre subconscient. Neptune, une unité centrale de traitement (ou CPU pour les intimes), vit dans l’univers de Gamindustri. Ce monde est divisé en quatre nations distinctes : la ville futuriste de Planeptune, les terres magiques enneigées de Lowee, la cité steampunk de Lastation et l’ancienne ville de Leanbox. Chacun de ces territoires dispose d’une déesse qui veille dessus. Neptune est l’une d’entre elles, et s’occupe de la console Sega… de la Saturne… enfin Neptune… de Planeptune, quoi ! Faîtes un effort vous n’y mettez pas du vôtre, je le vois bien.
Un jour, Neptune perd la mémoire et devra être épaulé par les autres déesses — Blanc, Noire et Vert — afin de se débarrasser d’un ennemi commun, alors qu’elles auront passé leur temps à se taper sur la figure mutuellement pendant de la fameuse Console War. Après moult péripéties, et après que Neptune ait retrouvé sa mémoire, nos héroïnes décident de sacrifier leurs pouvoirs, afin de créer une nouvelle déesse, qui établira des règles pour la survie de Gamindustri et éviter, ainsi, une énième guerre des consoles.
Retour à la réalité
Certaines animations font cheap et le niveau de détail des décors est très en deçà de ce qu’on peut attendre de la current-gen
Depuis lors, la paix est revenue sur le monde de Gamindustry (malgré un équilibre assez précaire, vu le nombre d’épisodes sortis depuis 2010). Alors que, comme d’habitude, Neptune est complètement laxiste quant à ses fonctions de CPU, cette dernière trouve une ancienne console de jeux qui la transportera avec Nepgear, sa petite sœur, vers la Dimension Zero, mise à mal par un groupe mystérieux, appelé Dark Megami. Bloquées, nos deux comparses ne pourront compter que sur l’aide de Uzume Tennouboshi et Umio, dont le background fera étrangement penser à d’autres personnages de la série.
Bien que poussif et au rythme erratique, Megadimension Neptunia VII propose un univers riche qui n’a malheureusement pas marché sur moi, car beaucoup trop confus. Le jeu nous demande d’assimiler une quantité importante de notions ou d’allusion, malgré quelques descriptifs travaillés et correctement placés, mais peu explicites. Et la chose n’est pas aidé par la structure du scénario, assez bien pensée, et habillement saupoudré de questions et de mystères à résoudre, mais empêchant de s’approprier l’ensemble du contenu dès le départ. On est souvent perdu, surtout si néophytes de la série. Et a contrario, les fans verront dans cet épisode beaucoup de situations analogues aux précédents opus ou alors trop convenues pour un Neptunia. L’équilibre nécessaire n’y est pas, ce qui pénalise grandement la faciliter d’aborder Megadimension Neptunia VII sereinement.
Heureusement, l’humour distillé dans les répliques, et attaques/invocations/animations de nos personnages fait souvent mouche. Il suffit de voir les parodies de Konami, Capcom, Square-Enix et Bandai Namco dans le jeu, pour se rendre compte immédiatement que Compile Heart maîtrise à fond son propos, tout en apportant un certain respect à ces entreprises. K-sha, C-sha, B-sha et S-sha ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres. Un soin assez particulier que l’on retrouve aussi sur l’ensemble de la direction artistique.
Dommage que la qualité visuelle, quant à elle, ne suit pas le pas, dû notamment à un budget un peu limité par rapport aux ambitions du studio. Certaines animations font cheap et le niveau de détail des décors est très en deçà de ce qu’on peut attendre de la current-gen. À croire que la totalité de l’argent alloué au projet est passée sur les transformations, florilèges d’effets visuels. La compensation reste, néanmoins, assez maigre.
Penser les choses en (trop) grand
Autre changement, l’EX. Contrairement aux anciens titres, cette jauge commencera à vide au début de chaque combat, mais se remplira assez facilement au fur et à mesure de votre progression dans votre joute
Côté gameplay, en revanche, Megadimension Neptunia VII devrait satisfaire les anciens joueurs de la série. Le système a été revu et corrigé pour le rendre plus dynamique et tactique. Si nous avons toujours droit à un tour par tour pour les combats, zonés, dans lesquels les personnages peuvent se mouvoir librement, les combos propres à la série se voient affublés d’un bonus en fonction de nos enchaînements, de la position de nos avatars et des affinités d’attaques. Ces dernières seront différenciées par ailleurs selon leur type, mais aussi du nombre de personnages participants à ce combo. Il faudra alors faire attention à votre stratégie pour qu’elle s’avère payante et dévastatrice. Ce qui sera loin d’être évident tant la difficulté du titre semble peu maîtrisée, le level design mal pensé, et que le gameplay, en général, ne soit pas propice à l’utilisation de tous les personnages. Si vous pouvez contrôler jusqu’à 16 avatars différents, seule la moitié d’entre eux à peine seront entièrement exploitable à fond pour créer une équipe équilibrée et nécessaire tout au long du jeu.
Dans les points importants de cet épisode, mais qui arrive un peu tard dans l’aventure, nous découvrons la Next Form qui, ajoutée aux transformations Déesses, procure une sensation d’invincibilité, aux attaques dévastatrices et au rendu visuel assez incroyable. Autre changement, l’EX. Contrairement aux anciens titres, cette jauge commencera à vide au début de chaque combat, mais se remplira assez facilement au fur et à mesure de votre progression dans votre joute. Un dynamisme ajouté bienvenu pour la série, d’autant plus que chaque forme utilise une partie non négligeable de cet EX. Attention donc, même si la jauge se remplit plus rapidement qu’avant, sa consommation l’est aussi.
Un détour du côté de la bande-son de Megadimension Neptunia VII. Bien que les thèmes sont travaillés, et semblent de meilleure qualité, globalement, que ce que nous propose Compil Heart et Idea Factory, je dois avouer qu’elle ne m’a pas particulièrement marqué. La faute, en partie, aux nombreux dialogues venant vous couper dans l’appréciation de la musique. Elle reste néanmoins bien intégrée à l’esprit imposé par le jeu, et devrait ravir la majorité des fans.
Conclusion
Si certains titres priment l’ambiance pour s’en sortir, et réussissent avec brio, c’est loin d’être le cas avec Megadimension Neptunia VII. Passé le cap d’une œuvre typiquement japonais créé pour des Japonais, ce qui ne plaira pas à tout le monde en partie à cause de la différence culturelle, Neptunia est pénalisé par des soucis techniques trop importants pour être négligé. Surtout si vous êtes néophytes de la série, voire du genre. Impossible pour le joueur de se laisser séduire par son humour omniprésent et sa thématique vidéoludique, alors qu’il s’agit ici d’une véritable déclaration d’amour pour le medium et ses utilisateurs. Une oeuvre pour les fans de la saga, rien de plus.