A l’heure où nous sommes exaltés par les Avengers ou la prochaine Justice League, d’autres héros ou héroïnes qui n’ont rien a envié aux archétypes du genre font leur apparition. Car en dehors des grands noms (Batman, Iron Man..) se trouvent des personnes qui n’ont pas eu l’occasion d’embrasser leur double héroïque. Des personnages dont les vies n’ont pas été couronnées de succès. Car ce ne sont pas des héros mais bel et bien des hommes et des femmes simplement doués de capacités. La série Jessica Jones raconte une de ces histoires. Et nous permet de revenir dans Hell’s Kitchen !
Jessica Jones est la seconde série du partenariat entre Marvel et Netflix. Après le succès unanime de Daredevil, dont vous pouvez retrouver notre critique ici, Jessica Jones bénéficie d’un premier essai couronné de succès. Ce qui ne laissait alors présager que du bon pour l’adaptation du personnage créé par Brian Michael Bendis et Michael Gaydos. Du moins c’est ce que je pensais en ayant fini le premier épisode, mon avis a changé à la fin du visionnage de la série.
AKA Un casting aux petits oignons
Autant commencer par le gros point fort de cette série qui est le casting principal mais, également secondaire. En première ligne, nous avons une Krysten Ritter qui nous incarne une Jessica Jones aux multiples facettes. On sent que l’actrice s’est approprié le personnage. On a alors un personnage qui, dans les premiers épisodes, se sent encore sous le joug de Kilgrave puis arrive ensuite à se libérer.
Nous avons ici non pas une héroïne forte, car ce n’est clairement pas le thème de la série. Mais une femme forte qui fait face à ses démons. Je n’étais pas très confiant quant à l’actrice choisie. Je trouvais qu’il lui manquait encore des choses à prouver dans ce métier. Mais son interprétation de Jessica Jones lui a permis d’affirmer son statut de tête d’affiche.
Concernant le reste du casting et notamment l’antagoniste principal, Kilgrave, il est très justement interprété par l’acteur David Tennant. Il est tout aussi torturé, perdu, voir même plus que Jessica Jones. La dualité des deux offre une alchimie à l’écran qui fonctionne très bien. Et l’utilisation de son pouvoir est très bien tournée. Son pouvoir donne droit à de l’humour noir bien fait. Il ne faut pas oublier Luke Cage (Mike Colter) qui apporte une force supplémentaire à la série. Sa présence dans les épisodes a presque fait éclipser la principale intéressée de la série. J’ai d’ailleurs hâte de découvrir sa série en solo.
« Main Street, Birch Street, Higgins Drive, Cobalt Lane »
Après ces trois grosses têtes d’affiche, les acteurs secondaires sont également très bons. De la sœur adoptive de Jessica, Trish (Rachael Taylor), en passant par Simpson qui a de très grands airs de Captain America, tant par sa façon d’être que dans son physique. Je l’ai appelé Captain New-York. Mais un des personnages qui m’a le plus touché, je dirais, est le personnage de Malcolm ( Eka Darville). Son histoire et l’évolution de son personnage vous feront très certainement de la peine. Je passerais très rapidement sur le personnage de Carrie-Anne Moss car en plus d’être un copié-collé de Claire Underwood dans House Of Cards, elle est assez insipide pour ma part. C’est dommage car elle aurait pu revenir sur le devant de la scène, elle qui avait fait rêver de nombreux spectateurs dans son rôle de Trinity dans la saga Matrix.
AKA Bip bip et coyote
Derrière ce titre de paragraphe, je fais mention du scénario. Et nous attaquons un point faible de la série. Dommage Jessica, j’aurais aimé que tu sois aussi bien que Daredevil. Certains épisodes sont d’une longueur qui se fait trop ressentir. Nous avons des scènes d’action qui sont plus du remplissage qu’autre chose. C’est dommage car nous avons (trop) souvent le même schéma scénaristique qui se répète. Et cela gênera pour apprécier la série, ce qui est dommage car nous ne sommes vraiment pas dans une optique de série héroïque pure et simple. C’est une série plus intimiste se déroulant, certes, dans le Marvel Cinematic Universe mais cette approche salutaire permet de varier le catalogue de Marvel Studios. Car à l’heure où j’écris cette critique, je viens de lire que Chris Hemsworth veut plus de blagues dans le troisième volet du dieu de la foudre. Et croyez moi, ça me désole.
Bien heureusement, le scénario, malgré certaines faiblesses et un twist que j’ai trouvé un peu décevant, fait preuve de diversité. Les histoires se chevauchent sans pour autant que cela ne leur porte préjudice. D’autant plus que certaines se rejoignent. J’aurais préféré un peu moins de longueur dans certains arcs narratifs de la série.
AKA où est ce MCU ?
Ce n’est pas qu’une impression mais encore une fois, faire une référence concernant le MCU, ce n’est pas, selon moi, comme ça qu’on peut avoir un univers partagé. Ce n’est pas ma vision que j’avais d’un tel univers. Je veux dire par là que, pour moi, un univers partagé implique plus de clins d’œil sans pour autant tomber dans le surdosage comme certains épisodes de Supergirl et son “cousin”.
J’aurais vu, par exemple, des nouvelles sur un journal, quelques easter eggs par ci par là ou voir même un écran de télé faisant du teasing à Civil War. Car ce que je ressens, c’est d’être devant une série un peu bridée dans ses possibilités par rapport à son univers. Un autre exemple qui me vient en tête : nous avons plusieurs plans sur New-York et je n’ai pas vu une seule fois la tour des Avengers. Ce n’est pas comme si c’était le plus petit des buildings de la grosse pomme.
AKA la conclusion
Jessica Jones est une série forte, puissante. Elle est beaucoup plus cérébrale que Daredevil qui était tourné sur l’action. Je relèverais la fin de la série qui permet d’ouvrir sur d’autres histoires afin d’en apprendre plus sur le personnage de Jessica Jones mais pas seulement. Néanmoins, son rythme quelques fois répétitif se remarquera et donnera ce sentiment de longueur.
Mais voilà, je suis critique car la série est très bonne. Je la recommande vivement à tous ceux qui hésitent encore. Il faudra seulement être pragmatique sur les quelques défauts scénaristiques. La série met à mal la psychologie des personnages et l’excellent jeu d’acteurs nous permet de ressentir leurs peines, doutes, colères. Dans la lignée de Daredevil, Marvel et Netflix nous proposent une nouvelle fois une belle adaptation d’un personnage de la maison des idées. Vivement Luke Cage !
Qu’avez-vous pensé de la série ?