Metal Gear Solid V The Phantom Pain : nos impressions après 30 heures de jeu

Il y a maintenant plus d’un an Hideo Kojima et son équipe nous livraient Metal Gear Solid V : Ground Zeroes. Cet épisode suscita un certain clivage sur le statut du jeu, d’aucun le montrait du doigt en le désignant comme une démo payante de The Phantom Pain. J’avais pour ma part adoré cet épisode, étant fan de la série mon avis pourrait paraitre intéressé, et je vous invite tout d’abord à jeter un œil au test de celui-ci. Désormais, il est temps pour moi de vous livrer mes premières impressions sur l’épisode final de la saga de Hideo Kojima.

Metal Gear Solid V : The Phantom Pain se déroule neuf ans après les évènements de Ground Zeroes. Big Boss est dans le coma au sein d’un hôpital, le monde entier croit le héros mort. C’est en 1984 que l’ancien commandant des Militaires Sans Frontières se réveille de son long sommeil. Blessé profondément, le soldat légendaire considérablement affaiblit doit s’enfuir de cet hôpital transformé en un véritable enfer par un groupe de soldats voulant mettre fin à ses jours. Snake devra également faire face à des entités surnaturelles, à moins qu’elles ne soient générées par son cerveau blessé ? En effet, suite à l’explosion de l’hélicoptère à la fin des évènement de Ground Zeroes, un éclat serait venu se loger dans son crâne. Qui pourrait dire l’étendu des dégâts ? Avec l’aide de son allié Ocelot, Snake réussit à s’enfuir et prévoit de reconstruire son organisation avec l’aide de Kazuhira Miller, mais il devra commencer par le sauver.

Gameplay : Un vaste monde ouvert de possibilité

Vous décrire et donner mon avis sur le gameplay de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain n’est pas une mince affaire. Le contenu du jeu est gargantuesque, et contrairement aux autres épisodes de la série, le jeu est essentiellement composé de pur gameplay.

L’architecture du jeu a été parfaitement pensée et intégrée au monde ouvert, et on le ressent à chaque instant. Tout comme Peace Walker, The Phantom Pain est divisé en plusieurs types d’opérations. Il y a les opérations principales qui viendront faire avancer l’histoire, et les opérations secondaires qui seront ici pour diversifier l’expérience et vous apporter des ressources. Vous pouvez également envoyer vos troupes aux quatre coins du monde pour effectuer des missions au nom de Diamond Dogs. La gestion de la Mother Base est en effet de retour. Vous devrez la faire grandir, recruter des soldats, et même la protéger contre d’autres joueurs. Votre nouveau « chez vous » vous permettra de développer tout l’équipement nécessaire à votre réussite. Explorer la Mother Base n’est pas particulièrement passionnant, mais la satisfaction de voir s’agrandir sa base est bien là. Une fois votre mission choisi, vous pourrez partir en opération dans l’une des zones ouvertes qui composent le jeu. Celle-ci sont grandes et profitent d’un level design savamment étudié permettant de nombreuses méthodes d’infiltration possible.

La palette de mouvements de Snake n’aura jamais été aussi vaste, et le diriger est un véritable plaisir. De plus, vous serez libre de personnaliser votre personnage : choisir son équipement, sa tenue, et même quels coéquipiers l’accompagneront. Chacun apporte un avantage significatif sur le terrain. D. Horse, par exemple, est parfait pour se déplacer rapidement. D. Dog quant à lui est un véritable atout lorsqu’il s’agit d’infiltrer une base ennemi puisqu’il pourra marquer les cibles pour vous. Ces équipiers sont également personnalisables via leur équipement (tenues et armes). Le marquage de cible et le mode réflexe sont une nouvelle fois présent. Contrairement à Ground Zeroes ces deux éléments sont plutôt recommandé pour explorer le monde sans trop de frustration. L’I.A ennemi étant plutôt intelligente, le moindre faux pas pourrait vous mettre en grande difficulté.

Pour vous aider dans votre tâche la Mother Base vous fournira toute sorte d’aide possible. Vous pourrez développer de nouvelles armes et équipements via l’unité R&D, demander un soutien aérien, ou un largage d’approvisionnement. Le jeu dispose également d’un mode multijoueur appelé FOB, malheureusement celui-ci se débloque à un point que je n’ai pas encore atteint. La durée de vie du jeu s’annonce colossale. Après près de trente heures de jeu mon pourcentage de complétude est à 29%, et je ne suis pas encore à la moitié de l’histoire.

Une leçon de narration et de mise-en-scène

Metal Gear Solid est une série surtout connue pour ses nombreuses heures de cinématiques et de dialogues entre les différents personnages. Ground Zeroes avait déjà annoncé le changement opéré par la narration dans cet épisode. The Phantom Pain poursuit dans cette voie. Le jeu débute par une séquence prologue mémorable tant elle joue avec l’imagination du joueur, et plus particulièrement des fans. Les clins d’œil à la série sont nombreux mais discrets, et surtout plutôt ingénieux à l’image du petit bruitage de barre de vie faible qui était présent dans les premiers épisodes de la série. Les conversations codec ont disparus et font place à des cassettes audios dont le contenu est consultable de manière totalement optionnelle. Elles apportent énormément d’explications sur les évènements passé, présent, mais également sur les motivations des différents personnages.

Hideo Kojima est un amateur de cinéma, et son sens de la mise-en-scène a toujours été très développé. Son talent s’exprime à nouveau et l’ensemble des cinématiques du jeu bénéficient d’un grand soin de réalisation. Les cinématiques se laissent d’autant plus apprécier qu’elles sont moins nombreuses. La musique du jeu profitent également d’un grand soin et vient appuyer ce feeling cinématographique, tout comme les doublages toujours aussi convaincants, une des marques de la série.

Un petit mot sur le scénario que je trouve bien évidemment très prenant, bien écris, avec des nouveaux angles d’approches pour de nombreux personnages. Cet épisode est l’occasion pour l’équipe d’aborder certains sujets tabous d’une manière très habile et intelligente. Je n’en dirai néanmoins pas plus, le scénario d’un épisode de Metal Gear Solid ne se divulgue pas dans un test digne de ce nom !

Réussite technique, graphique et artistique

Du point graphique et technique le jeu ne déçoit pas. Si Ground Zeroes pouvait paraitre un peu fade lors des missions en pleine journée, il n’en est rien de The Phantom Pain. Les environnements sont superbement modélisés, le moteur du jeu réussis à donner corps aux différentes régions du jeu. Certes le rendu n’atteint pas des ténors de cette année tels que The Witcher 3 : Wild Hunt, mais il n’en est pas moins convaincant. D’autant plus que le Fox Engine apporte un aspect photo réaliste aux environnements.  Les équipes de développements ont peaufiné le jeu jusqu’aux bouts des ongles, celui-ci tourne en 1080p et 60 images par secondes de manière constante. Les seuls petit défauts techniques sont un très léger clipping et le délai d’apparition des grandes zones d’ombres. Du reste, The Phantom Pain est une véritable leçon d’optimisation, ce qui fait plaisir à voir.

Le Fox Engine rend honneur au travail de Yoji Shinkawa qui nous livre une nouvelle fois des designs particulièrement réussis, même si certains choix portent à débat. Le personnage de Quiet en aura fait naitre beaucoup, mais ce choix n’a pas été fait par hasard. Je trouve d’ailleurs le personnage très intéressant. J’apprécie tout particulièrement le nouveau design de Big Boss, le personnage méritait bien un relooking.

Premier bilan : Excellent

Metal Gear Solid V : The Phantom Pain semble être une réussite complète, je ne peux néanmoins pas donner de verdict définitif. Je n’ai pas encore accès à toutes les fonctionnalités du jeu, même après trente heures, et je suis loin d’avoir terminé son scénario. Hideo Kojima et Kojima Productions livrent ici l’apogée de Metal Gear Solid, un concentré de gameplay, aucun élément n’est ici par hasard, et tout est prétexte à jouer, à expérimenter. Nous sommes bien loin du ressentit de Metal Gear Solid 2. Pour son épisode final, Kojima-San a réussi à trouver l’équilibre idéal entre son amour pour le jeu et le cinéma. The Phantom Pain est avant tout un grand jeu en monde ouvert remplis de possibilité, disposant d’une narration et d’une mise en scène soignée comme seul Hideo Kojima sait le faire. Rendez-vous dans quelques jours pour le verdict final de l’un des meilleurs jeux de l’année.