L’Etat français signe un décret pour subventionner les jeux PEGI 18.

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Alors que régulièrement, les personnalités politiques et publiques prêtent au jeu vidéo tous les maux de la société, certains allant jusqu’à lier les attentats du 7 janvier avec la pratique des jeux dits violents, le gouvernement français s’apprête à donner un coup de pouce à l’industrie du jeu vidéo en permettant la subvention des jeux s’adressant à un public mature.

Jusqu’ici, seuls les jeux classés PEGI 16 et moins pouvaient bénéficier de l’aide de l’Etat français, mais cela devrait bientôt changer puisque Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, a annoncé le 29 avril via son compte Twitter qu’elle venait de signer un décret sur ce sujet, le tout venant compléter les amendements votés en décembre 2013 instituant le crédit d’impôt  pour les studios de développement et leurs éditeurs, et ainsi permettre leur application.

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Ce décret  concerne donc les « jeux vidéo spécifiquement destinés à un public adulte et qui sont commercialisés comme tels, sous réserve du caractère significatif de leur contribution au développement et à la diversité de la création française et européenne ». Dans la pratique, les acteurs de l’industrie pourront obtenir jusqu’à 20% de prise en charge des coûts de productions et de développement. Par exemple, des titres comme Dishonored d’Arkane Studios, ou ZombiU d’Ubisoft Montpellier auraient répondus aux critères d’aide si leurs développements étaient intervenus après ce décret. Par ailleurs le Québec, qui accueille de nombreux éditeurs et studios grâce à sa politique d’aide et d’accueil agressive, a récemment réhaussé le niveau d’aide à 37,5%.

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Cependant, tous les jeux classés PEGI 18 selon la classification Européenne ne rentrent pas dans les critères qu’il faut remplir pour bénéficier de ces aides. Ainsi, les jeux vidéo pornographiques ou d’une violence estimée extrême, via un système de bonus et de malus, seront exclus du programme. Le choix des jeux qui bénéficieront de ce décret dépendra d’un ensemble de critères : existence d’un scénario, l’inventivité dans le gameplay, des textes dans plusieurs langues européennes ou encore 40 à 50% du budget alloué à l’aspect artistique. La violence, s’il elle n’est évidemment pas interdite, retirera des points si elle est jugée « disproportionnée ou gratuite »

Le décret entrera en vigueur lorsque le ministre du budget Christian Eckert, le Premier Ministre Manuel Valls, et Michel Sapin, ministre des finances auront apposé leurs signatures. Guillaume de Fondaumière, président du syndicat national du jeu vidéo (SNJV) et  directeur du studio Quantic Dream, déplore ce pendant que malgré l’accord de tous, les choses restent lentes à mettre en place :

Tout le monde est d’accord, mais pour des raisons un peu obscures, cela avance trop doucement

L’application du décret pourrait permettre à la France de dynamiser sa production de jeux vidéo et de retrouver un rang honorable sur la scène vidéoludique mondiale. Actuellement au huitième rang en terme de production, elle pourrait envisager de retrouver le top 5 grâce au décret. Bonne nouvelle donc pour l’industrie du jeu vidéo français qui va pouvoir espérer la prolifération de studios, et pourquoi pas, le retour de certains exilés.