Test du Microsoft Band, un bracelet connecté pour iOS, Android et Windows Phone

Les rumeurs étaient persistantes depuis plusieurs semaines lorsque Microsoft a présenté fin octobre 2014 son bracelet connecté. Alors que beaucoup attendaient un gros évènement pour l’arrivée du constructeur sur le marché des wearables, l’objet a simplement été mis en ligne sur le site marchand sans réelle annonce.

Nous avons pu nous procurer un exemplaire du bracelet, pour le moment disponible uniquement aux États-Unis, lors de notre déplacement au CES 2015. Voici donc un test après un peu plus de trois semaines d’utilisation.

Caractéristiques techniques

Affichage Écran tactile capacitif TFT couleur 1,4″ (320 x 106)
Dimensions
  • Largeur de bracelet : 19mm
  • Épaisseur : 8,7mm
  • Écran : 11mm x 33mm
Poids  60 grammes
Processeur  ARM Cortex M4 MCU
Mémoire  64 Mo
Connectivité  Bluetooth 4.0 (Low Energy)
Capteurs
  • Optique pour mesurer le rythme cardiaque
  • Accéléromètre
  • Gyroscope
  • GPS
  • Luminosité
  • UV
  • Température corporelle
Autres
  • Microphone
  • Vibreur
  • 2 boutons physiques
  • Résistant à l’eau et à la poussière
  • Température de fonctionnement -10° à 40°C (ne fonctionne pas à -40° et 60°C)
Batterie  2 x 100mAh

Microsoft Band - Schema

Design et finition

Le bracelet de Microsoft n’est certainement pas le plus marquant en termes de design. Alors que certains utilisent des écrans incurvés, des bracelets de couleur ou encore des matériaux nobles, le Microsoft Band fait dans la sobriété avec un petit écran et un bracelet très plastique. Deux petits boutons physiques sont présents en dessous de l’écran afin d’allumer le bracelet ou lancer certaines fonctions.

Suivant la position dans laquelle on le porte, on se retrouve soit avec un écran très visible sur le dessus du poignet, mais un sens de lecture horizontal pas forcément des plus pratique, soit un écran en dessous, particulièrement pratique à lire lorsque l’on relève le poignet et le logo de Microsoft sur le dessus.

Avec une largeur de bracelet de 19mm pour une épaisseur de 8,7mm pour un poids de 60 grammes, le Microsoft Band est plutôt encombrant. Mais au-delà de l’objet en lui même, c’est vraiment l’épaisseur et la rigidité du bracelet de silicone, incrusté de composants électroniques, qui donne cette impression, un peu comme la première Samsung Galaxy Gear.

La finition est plutôt bonne, même si le bracelet a tendance à attirer un peu la poussière. Rien ne craque lors de l’utilisation et le fait que le bracelet soit réglable très facilement grâce à son mécanisme de fermeture aide à ce qu’il soit agréable à porter. Trois tailles de bracelet sont également disponibles pour accommoder la plupart des clients.

En revanche, on peut regretter que l’écran se raye très facilement, en particulier lorsqu’on le porte sous le poignet, pour qu’il soit plus facile à lire. Microsoft offre d’ailleurs un protecteur d’écran gratuitement avec le bracelet, signe que de nombreux clients ont du se plaindre à ce sujet.

Bracelet connecte Microsoft Band - Test Geeks and Com -15

Le bracelet est également résistant à la poussière et aux éclaboussures, ce qui est peut se révéler pratique en cas d’accident. Microsoft précise cependant sur sa page de garantie que le « Microsoft Band n’est pas étanche. Des gouttes de pluie ou un lavage des mains ne devraient pas l’endommager, mais il ne faut le submerger dans aucun liquide ni le porter lors d’activités en piscine ou sous la douche ».

Le design de l’objet n’est donc pas raté, loin de là, mais il ne marquera pas les esprits et lorsque je le porte, je vois beaucoup moins de curiosité et d’intérêt de la part de mon entourage qu’avec un Samsung Gear Fit ou une Moto 360 de Motorola, par exemple.

Installation

L’installation du bracelet sera très différente si vous l’utilisez aux États-Unis ou en dehors. Dans le premier cas, il suffira de télécharger l’application Microsoft Health, disponible sur Android, iOS et Windows Phone et d’associer le Microsoft Band au téléphone grâce au Bluetooth. L’installation est donc très simple et similaire à ce qui se fait actuellement sur le marché. Un compte Microsoft est nécessaire afin de synchroniser toutes les données, un vieux compte Hotmail ou autre Outlook feront donc l’affaire.

Microsoft Band Android iOS Windows Phone

La situation se complique si votre téléphone est configuré dans un autre pays que les États-Unis, l’application n’étant en effet alors pas disponible sur les différents marchés d’application. Trois solutions sont alors possibles :

Android

Android est la solution que je trouve la plus compliquée, peut être par manque de connaissances à ce sujet, mais la seule solution trouvée est de se procurer l’apk de l’application par ses propres moyens et de l’installer directement sur le téléphone. Si cette solution fonctionne, elle prive de toute mise à jour automatique, étant donné que les futures versions devront être installées par le même moyen., l’application ne vérifiant pas elle-même si une nouvelle version est disponible.

iOS

Sur iOS, la solution est un peu plus simple, puisqu’il faut simplement disposer d’un compte iTunes Store américain. Il suffit donc pour cela d’en créer un, sur iTunes par exemple, puis de changer dans l’iPhone le compte utilisé afin d’être redirigé vers l’App Store US et trouver l’application.

Windows Phone

Il s’agit de la solution la plus simple, puisqu’il faut simplement aller dans les paramètres du téléphone et de changer la région pour « États Unis ». Après un redémarrage l’application sera disponibles dans le marché d’application.

L’installation n’est donc pas très complexe, mais les enthousiastes ayant importé le bracelet dans d’autres pays risquent d’être un peu frustrés au démarrage de l’objet s’ils ne s’attendent pas à devoir faire cette recherche.

Connectivité et capteurs

Comme indiqué précédemment, le bracelet utilise le Bluetooth 4.0 pour se connecter au téléphone et échanger des informations. Le fonctionnement est donc identique à la plupart des autres accessoires connectés à ce niveau.

Au niveau des capteurs, le Microsoft Band est plutôt bien équipé puisqu’on retrouve un capteur de fréquence cardiaque, un gyroscope, un GPS intégré, un capteur de lumière ambiante, un capteur de rayons UV, un capteur de température corporelle, et enfin un microphone.

Certaines fonctions sont donc encore assez rares sur un bracelet connecté, comme la possibilité d’analyser les rayons UV pour savoir si un risque de coup de soleil est important ou non, ou encore une puce GPS intégrée directement à l’objet, ce qu’encore peu de constructeurs font.

Écran

Avec 1,4 pouce, l’écran LCD du Microsoft Band est l’un des plus petits offerts sur le marché actuellement. Cependant, avec une résolution de 320×106 pixels, il est très lisible et permet tout de même d’afficher 4 lignes de 20 caractères par écran, ce qui est plutôt confortable.

Le capteur de luminosité est plutôt efficace et je n’ai jamais eu de mal à lire le contenu affiché même en forte luminosité au soleil. Il est bien évidemment possible de passer en réglage manuel si cela ne convient pas, mais je n’ai jamais eu à le faire.

Comme dit précédemment, la couche de plastique qui recouvre l’écran est très fragile et se raye facilement. Il est donc recommandé d’utiliser un protecteur d’écran dès les premiers instants, au risque d’être déçu après quelques heures, comme j’en ai malheureusement fait l’expérience.

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Performances du Microsoft Band

Microsoft est assez avare en informations techniques sur son bracelet, mais on sait tout de même qu’il est animé par un processeur ARM Cortex M4 MCU et possède 64MB de stockage interne.

Au niveau des performances, le bracelet n’a jamais ralenti ou planté lors des trois semaines d’utilisation, même lors du passage rapide d’une application à l’autre. Bien entendu, aucune application tierce n’est aujourd’hui disponible et il faudra voir comment le tout fonctionnera une fois que d’autres fonctionnalités seront ajoutées, mais l’utilisation est aujourd’hui sans reproches à ce niveau.

Système d’exploitation

Les habitués de Microsoft ne seront pas perdus, le bracelet reprend le principe des tuiles affichées le long de l’écran et que l’on peut faire défiler de droite à gauche. Celles-ci sont personnalisables selon ses habitudes, aussi bien au niveau de leur nombre que de leur ordre.

La personnalisation est assez limitée, avec la possibilité de choisir parmi quelques couleurs et motifs pour égayer l’écran. Il n’est pas possible d’afficher sa propre image ou de modifier le thème d’affichage en lui même. Reste qu’avec un écran de cette taille cela reste compréhensible.

L’ergonomie est dans l’ensemble très agréable, en particulier grâce à la présence de boutons d’applications présents constamment dans le menu, à la différence d’Android Wear qui fonctionne avec un principe de notifications uniquement. La courbe d’apprentissage est donc beaucoup plus rapide on ne ressent pas cette frustration de voir disparaître un message éliminé par erreur.

Chaque application reprend un principe d’historique, qu’on peut afficher en allant de droite à gauche. Il est donc possible à tout moment de retrouver ses derniers courriels, appels ou messages textes très rapidement, sans avoir besoin de sortir son téléphone. Par ailleurs, j’ai trouvé que plus de contenu est consultable sans avoir besoin de consulter le cellulaire : par exemple, les messages reçus sur Facebook Messenger ou les courriels contiennent beaucoup de texte sur le bracelet alors qu’Android Wear propose très rapidement d’afficher sur le téléphone » pour pouvoir consulter la suite.

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Enfin, les possesseurs de Windows Phone ont un petit avantage sur les autres, puisqu’ils ont accès à Cortana, l’assistant vocal de Microsoft, Siri et Google Now n’étant en effet pas fonctionnels sur le Microsoft Band pour le moment. Accessible uniquement en anglais pour le moment, Cortana fonctionne très bien même sur le bracelet. Les informations sont retournées directement sur le bracelet, sans aucune indication vocale puisque le bracelet n’a pas de haut-parleur.

Application mobile

L’application Microsoft Health reprend une navigation similaire, quel que soit le système d’exploitation sur lequel elle est installée. Au-delà du Microsoft Band, l’application se veut un coffre fort des données de santé collectées au travers des différents accessoires : en effet, celle-ci offre des api qui permettent aux fournisseurs d’accessoires connectés de l’utiliser facilement.

Malheureusement, en l’état, l’application est assez lente à utiliser. Elle synchronise chaque changement avec le bracelet, sans possibilité de changer d’écran au risque de couper le transfert, et se connecte très fréquemment à internet pour envoyer les données collectées sur le compte Microsoft.

L’ergonomie en revanche est assez bien faite, avec une compréhension instantanée des fonctionnalités. Réorganiser les tuiles est vraiment très facile et avoir un écran qui regroupe toute l’activité effectuée en un seul endroit est très pratique.

Pour les plus sportifs, il est également possible d’accéder à du contenu dédié, avec notamment des routines d’exercices qu’il est possible de choisir et de pousser vers le bracelet, afin de se laisser guider au cours des différentes étapes.

Il y a donc une grosse marge d’amélioration sur cette application, mais pour un premier essai, on retrouve toutes les fonctionnalités nécessaires. Microsoft doit désormais se concentrer sur l’optimisation de la réactivité.

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Autonomie du Microsoft Band

L’autonomie est indiquée comme étant de deux jours en utilisation moyenne par Microsoft, et c’est en effet ce qui a été le cas lors du test. Reste que l’utilisation du GPS et du capteur de fréquence cardiaque est très gourmande en batterie et réduit l’autonomie de manière importante. Il a par exemple été difficile de terminer la journée avec plusieurs heures d’activités physiques suivie. On réservera donc l’utilisation de ces fonctionnalités plutôt à des séances de course, qui durent généralement moins d’une heure, plutôt qu’à des randonnées durant plusieurs heures.

Même si la batterie de 200mAh intégrée ne peut faire des miracles, le fait que l’autonomie soit si limitée en utilisation sportive est frustrant, car il s’agit d’une des plus réussies actuellement sur un bracelet connecté, grâce au croisement des informations fournies par le capteur de mouvements, de battements cardiaque et du GPS intégré, qui fournissent des données très précises sur l’activité physique.

En utilisation en tant que bracelet connecté sans utilisation sportive, il est assez facile de tenir deux jours même en l’utilisant la nuit comme suivi de sommeil. C’est donc dans la moyenne pour ce genre d’accessoire.

Le chargement se fait grâce à un câble USB magnétique fourni, au format propriétaire. Aucun chargeur n’étant fourni, il faudra utiliser un modèle USB classique. La charge prend généralement environ une heure et demie, en fonction de la puissance du chargeur utilisé.

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Conclusion

Le Microsoft Band est donc un produit très intéressant et qui offre des fonctionnalités efficaces, qu’on souhaite l’utiliser en tant que bracelet sportif ou plus simplement comme une montre connectée pour consulter ses notifications. Son esthétique, sans être ratée, ne marquera cependant pas les mémoires.

Proposé à 199 dollars aux États-Unis, il représente donc un assez bon rapport qualité-prix, offrant les mêmes fonctionnalités que certaines montres connectées proposées à un prix plus élevé, tout en ajoutant des capteurs inédits jusqu’à présent. Sa compatibilité avec les trois systèmes d’exploitation principaux du marché en fait enfin une excellente solution pour ceux qui changent fréquemment d’appareil.

Microsoft démontre donc qu’il prend le marché des accessoires connectés au sérieux, avec un produit crédible et polyvalent, que l’on espère voir prochainement disponible en dehors des États-Unis.

Test du Microsoft Band, un bracelet connecté pour iOS, Android et Windows Phone
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    Les points positifs :
  • Compatibilité avec plusieurs OS
  • Nombreux capteurs
  • Partie sportive développée
    Les points négatifs :
  • Autonomie moyenne en usage sportif
  • Design peu original
  • Écran fragile
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