Deux tristes nouvelles ont été annoncées récemment dans l’univers des jeux vidéos. Tout d’abord, Sony a pris la décision de licencier une partie du personnel de son studio basé à Santa Monica (Californie), le studio à l’origine de la saga God of War. Aucun chiffre officiel n’a apparemment été communiqué. Néanmoins, on sait que cette vague de licenciement s’accompagne de l’annulation d’une nouvelle licence du studio. C’est le lead designer Jonathan Hawkins qui le confirme :
Yesterday, I was laid off. It was a good 10 year run & I got to make three 90+ games. I lived the dream & got to accomplish all of my goals.— jonathanhawkins (@jonathanhawkins) 26 Février 2014
Except one… making something out of nothing & creating a new AAA IP.— jonathanhawkins (@jonathanhawkins) 26 Février 2014
The saddest part of waking up today is I no longer get to work with my family.— jonathanhawkins (@jonathanhawkins) 26 Février 2014
Secondly, the pain that I feel for my friends who have lost their jobs.— jonathanhawkins (@jonathanhawkins) 26 Février 2014
The saddest & most important part is the game I was creating for the player that will never be played. I’m sorry that I’ve failed you.— jonathanhawkins (@jonathanhawkins) 26 Février 2014
Licenciements chez Sony au studio de Santa Monica et fin du projet d’une nouvelle licence de jeu
Un coup dur pour le studio, mais également pour les joueurs en manque de nouvelles franchises. On peut supposer que cette nouvelle licence était celle sur laquelle le studio travaillait avec Michael Angeli, notamment connu pour son travail de scénariste sur Battlestar Galactica. D’après les rumeurs, le jeu était un open-world se déroulant dans un univers de Science-fiction. Si la licence n’avait pas été annulée, elle aurait certainement fait ses débuts lors de l’E3 2014.
Quelles peuvent être les raisons de cette annulation? Sony a-t-il eu peur que cette nouvelle licence fasse un flop? Le projet était-il trop coûteux? Difficile de trouver la raison sans communiqué officiel. Cette annulation peut sembler inquiétante pour plusieurs raisons.
Si Sony est prêt à annuler une nouvelle licence d’un de leurs meilleurs studios, qu’en est-il des autres nouvelles licences à venir? On sait que différents studios de Sony travaillent actuellement sur de nouvelles licences, comme par exemple le studio Guerrilla Games (Killzone). Dans un second temps, on peut imaginer que le prochain jeu développé par Santa Monica sera donc un nouvel épisode de God of War. En effet, après avoir annulé une nouvelle IP, Sony va peut-être s’assurer que Santa Monica réalise un jeu dont le succès sera garanti. God of War semble donc tout à fait désigné.
Personnellement, j’ai du mal à imaginer ce que le studio pourrait apporter de nouveau à cette licence au vu du dernier épisode, nettement en deçà des autres. Un reboot de la franchise? Nouvelle mythologie? Une suite à God of War III? Si vous voulez mon avis, la réponse ne sera pas pour tout de suite. Je suis vraiment attristé que ce projet ait été annulé. En tant que grand amateur de Battlestar Galactica, j’étais très intrigué par ce nouveau jeu. Bien que j’aime la série God of War, l’idée de découvrir une nouvelle IP m’était bien plus enthousiasmante.
20 licenciements chez Eidos au studio de Montréal
Le studio de Sony n’est pas le seul touché par une vague de licenciement. Cette semaine c’est le studio Eidos Montréal qui se sépare d’une vingtaine de ses salariés. Cette décision survient peu après la sortie de leur dernier jeu : Thief. Ce dernier a reçu des critiques mitigées. On peut imaginer qu’une partie de l’équipe du projet a été dissoute, d’autant plus que le développement du jeu aurait été chaotique. Pour ma part, j’étais vraiment emballé par ce projet. Je dois avouer avoir un faible pour l’équipe d’Eidos Montréal. Mon côté fan de Deus Ex doit y être pour quelque chose. Malheureusement pour le studio, leur équipe n’a pas réussi à remettre Thief sur les devants de la scène, comme ils ont pu le faire avec Deus Ex Human Revolution.
Le studio devrait organiser prochainement une réunion entre les employés concernés, et d’autres studios montréalais afin de leur permettre de trouver un nouvel emploi. Cette action souligne d’autant plus le fait que les métiers du Jeu Vidéo fonctionnent de plus en plus par projet, avec une organisation proche de celle du Cinéma.
Les développeurs de premiers niveaux pour amortir en cas de difficultés ?
C’est un fait, l’industrie du Jeu Vidéo est de plus en plus précaire. Les coûts de développement augmentent, tout comme les coûts marketings. Si bien que pour certains jeux, on ne parle même plus de AAA mais de AAAA. L’exemple le plus récent est GTA V et ses 265 millions de dollars d’investissement (estimation), plus cher que le film Titanic!
On l’oublie souvent, mais dans ce genre de situation, ce sont les développeurs de premiers niveaux qui sont le plus souvent les premiers touchés. L’exemple le plus récent est celui de Ken Levine.
Ce dernier a en effet dissout le studio Irrationnal Games afin de créer une nouvelle structure avec 15 autres membres du studio, toujours au sein de Take Two. Le game designer souhaite travailler avec une équipe réduite dans le but de se concentrer sur des jeux plus ciblés sur l’histoire pour les core gamers. Ces jeux devraient être uniquement vendus en ligne, le modèle de Telltate Games en somme.
L’exception Nintendo en matière de management
Il y a tout de même une exception à souligner dans l’industrie Jeu Vidéo : Nintendo. Le géant japonais traverse actuellement une crise du côté des consoles de salon. La Wii U peine à se vendre et les objectifs fixés sont loin d’être atteints. Plutôt que de licencier du personnel, Satoru Iwata, le PDG de Nintendo, a une nouvelle fois décidé de diminuer son salaire, ainsi que celui des cadres dirigeants. Le salaire du PDG sera donc divisé par deux sur la période de Février à Juin 2014.
Cette décision est à la fois un geste fort et symbolique visant à diminuer les coûts chez Nintendo et à envoyer un message fort pour leurs équipes ainsi que les actionnaires. Ce n’est pas la première fois qu’une telle mesure est prise chez Nintendo. Satoru Iwata assume de ce fait pleinement l’échec, temporaire ou définitif, de la Wii U. La grande classe M. Iwata.