Samsung a annoncé en Septembre 2013 sa montre connectée, la Samsung Galaxy Gear. Alors que d’autres modèles étaient déjà disponibles avant, l’arrivée d’un gros acteur de la mobilité tel que Samsung dans le domaine des accessoires connectés est un évènement majeur.
Nous avons pu tester la Samsung Galaxy Gear durant un mois afin de tenter de savoir s’il est déjà intéressant de s’en procurer une ou s’il s’agit plutôt pour l’instant d’une démonstration technologique réservée à un petit nombre de personnes.
Caractéristiques techniques
Affichage |
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Dimensions | 36,8 x 56,6 x 11,1 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur) |
Poids | 73,8 grammes |
Processeur | 800 MHz |
Mémoire |
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Système d’exploitation | Android 4.2 |
Connectivité | Bluetooth 4.0 |
Appareil photo / vidéo |
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Codecs supportés |
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Autres |
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Batterie / Autonomie |
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Design
La Galaxy Gear est un bel appareil, qui ne passe pas inaperçu. La finition est bonne, même si on peut regretter que le bracelet soit en plastique. Samsung a du faire ce choix car ce dernier contient plusieurs cables qui relient l’appareil photo et le microphone au boitier principal.
Un seul bouton est présent sur le côté de l’écran, tout le reste se faisant grâce à l’écran tactile. Malheureusement, il n’est pas possible de recharger la montre directement en y branchant un cable micro usb et il faudra donc passer par l’adaptateur fourni par Samsung dès que la pile sera vide. C’est particulièrement frustrant car il faudra emporter cet adaptateur partout avec soi en cas de besoin. Ce dernier n’est d’ailleurs pas vendu séparément pour le moment, il faudra donc en prendre particulièrement soin.
Personnellement, j’aime beaucoup le design de cette montre, mais plusieurs personnes dans mon entourage m’ont dit qu’ils la trouvaient plutôt grosse et qu’elle ressemblait trop peu à une montre classique. Il s’agira donc au final d’une question de goûts propres à chacun.
Connectivité
La Samsung Galaxy Gear utilise le Bluetooth 4.0 Low Energy, la dernière version de la norme. C’est d’ailleurs pour cette raison que seul le Galaxy Note 3 et la Galaxy Tab 10.1 étaient compatibles à la sortie de la montre. Plusieurs appareils Samsung se sont depuis rajoutés à la liste avec par exemple les Galaxy S3, S4 et Note II.
Le dock accessoire de chargement est pour sa part équipé de NFC et permet d’appairer facilement la montre avec le téléphone lors de la première utilisation. Cette connectivité n’est par la suite plus utilisée.
Écran
L’écran de 1,63 pouces en 320×320, soit un honorable 277ppi est vraiment joli et c’est à mon sens le gros point fort de cette montre par rapport à ses concurrentes. On retrouve une image bien définie et colorée, très lisible au soleil grâce au super amoled.
Comme souvent avec Samsung, les couleurs sont très saturées, mais cela ne choque pas particulièrement sur un écran de cette taille. Les angles de vision sont par ailleurs très bon, ce qui est très appréciable sur un accessoire que l’on aura pas forcément toujours exactement en face des yeux.
Performances de la Samsung Galaxy Gear
La montre est très réactive lors de la plupart des utilisations. Les différents menus et fonctions se lancent sans ralentissements et on a vraiment l’impression d’un appareil technologique haut de gamme lorsque l’on se sert de la Galaxy Gear.
La seule fonction que j’ai trouvée assez peu réactive est celle qui permet d’allumer automatiquement l’écran lorsque l’on bouge le poignet pour le mettre à portée du regard. Celle-ci met souvent deux à trois secondes à s’activer, ce qui limite l’intérêt lorsque l’on souhaite jeter un oeil à l’heure qu’il est ou s’il on a eu de nouvelles notifications.
Je n’ai pas essayé de lancer des applications qui n’étaient pas prévues pour la montre et qui auraient donc poussé le processeur à 100 %, tels que des jeux en 3D par exemple. Je ne peux donc pas dire à quel point la montre est puissante, mais les applications disponibles sur le marché d’applications que j’ai pu essayer étaient toutes très bien optimisées.
Système d’exploitation
Les gestes mis en place par Samsung sont plutôt efficaces, mais ils ne sont pas intuitifs. Il faut vraiment que l’on nous montre les différentes fonctions ou lire le guide d’utilisateur si on veut pouvoir tirer pleinement parti de la montre, car il est rare que l’on parvienne à découvrir les fonctions par soi-même.
Par exemple, il est possible d’accéder aux réglages en tapant avec deux doigts à deux reprises sur l’écran, ce qui est pratique, mais quasiment impossible à découvrir sans lire un mode d’emploi
On retrouve donc un principe de menus en croix, avec l’écran d’heure qui sert d’écran d’accueil, et la possibilité d’accéder à des fonctions à droite et à gauche. On aura toujours la possibilité de quitter une application d’un geste du haut vers le bas, ce qui est très pratique et rappelle un peu la Playbook de BlackBerry.
Un marché d’applications est également disponible afin de rajouter des fonctionnalités. Il s’agit d’un marché distinct du PlayStore de Google, spécifique à la Galaxy Gear. On y retrouve des applications payantes ou gratuites et il faut bien évidemment un compte Samsung gratuit pour y accéder. Au moment de la rédaction de ce test, on retrouvait une centaine d’applications, mais peu sortaient vraiment du lot. La plupart se concentrent surtout sur la personnalisation de l’appareil, mais certaines sont plus utiles, notamment celles qui permettent de donner des statistiques sportives détaillées.
Application mobile
L’application à installer sur son appareil mobile Samsung (Android 4.3 minimum), Gear Manager, permet dans un premier temps d’associer la montre au cellulaire. Cela permettra alors de faire les premières mises à jour nécessaires et de personnaliser la montre comme on le souhaite.
Il existe de nombreuses possibilités pour que l’écran d’affichage de l’heure soit à notre goût. Certains exemples sont déjà préinstallés, mais on peut également choisir sa propre image, le style du texte ou du cadran ainsi que la couleur des différents éléments. C’est par exemple grâce à cette fonction que nous avons mis le logo de Geeks and Com’ sur l’appareil.
On retrouve également de nombreux réglages pour les différentes fonctions de la montre, comme la possibilité d’activer ou non les notifications des applications, d’allumer automatiquement la montre lorsque l’on bouge le poignet ou encore de changer le comportement de certains boutons ou manipulations.
Enfin, fonction très pratique, on peut faire sonner la montre à partir du cellulaire si jamais on l’a égarée et qu’elle est dans la zone de portée du Bluetooth. Cela fonctionne bien évidemment dans le cas inverse où vous auriez égaré votre cellulaire. Pour les personnes distraites qui passent leur temps à chercher leurs affaires, il s’agit d’un gain de temps précieux.
Autonomie de la Samsung Galaxy Gear
La batterie intégrée de 315mah ne peut pas faire des miracles, en particulier avec un écran couleur de cette taille qui est souvent sollicité.
Dans les faits, j’ai pu tenir entre une journée et une journée et demie en éteignant la montre durant la nuit, ce qui correspond à du 15-17h maximum. J’ai également remarqué que cette autonomie diminuait d’autant plus si j’activais l’option pour que l’heure s’affiche dès que je bougeais le poignet. Cette fonction est pourtant très pratique, car elle redonne un côté pratique à la partie affichage de l’heure, mais elle a un effet trop néfaste sur la batterie à mon goût.
On peut donc comprendre qu’avec toute la technologie intégrée l’autonomie soit si faible, mais avec une concurrence qui tient parfois jusqu’à une semaine sans rechargement, il s’agit d’un aspect à prendre en compte lors de l’achat.
Appareil Photo
J’ai été agréablement surpris par la qualité de l’appareil photo de la Samsung Gear. Je m’attendais à une qualité digne des premiers cellulaires avec leurs capteurs très limités et je me suis retrouvé avec des clichés qui ont une taille limitée à cause des 2 mégapixels, mais qui sont cependant plutôt bien détaillés et avec des couleurs fidèles.
L’appareil montre bien évidemment des faiblesses en conditions de faible luminosité, avec un bruit numérique très développé. Cela n’est pas surprenant, mais pourrait décevoir ceux qui s’attendaient à prendre des photos de nuit lors de leurs missions secrètes 007. Concernant ce dernier point, justement, oubliez l’idée de prendre des photos discrètement en environnement silencieux, le son d’activation de l’appareil photo n’est pas désactivable sans rooter l’appareil.
La qualité des vidéos est également plutôt correcte, même si le fait que la montre limite la durée de prise des séquences à 15 secondes rend l’utilité de cette fonction très limitée, à moins qu’on soit un professionnel du Vine.
Qualité du son
Samsung a intégré un micro et un haut-parleur dans sa montre afin que l’on soit capable de prendre des appels directement avec celle-ci, sans avoir besoin de sortir son cellulaire de la poche. C’est une bonne idée et cela peut se révéler très pratique pour des appels courts.
Le haut-parleur est en effet pratique pour dépanner, mais à cause de sa petite taille le son n’est pas très bon et surtout pas très puissant. Lors des appels, si l’environnement n’est pas totalement silencieux il faudra rapprocher le poignet de son oreille lorsque le correspondant parle, obligeant alors à faire des allers-retours entre oreille et bouche selon que l’on parle ou que l’on écoute. Outre le ridicule que cela peut avoir si quelqu’un est près de vous, c’est surtout désagréable à la longue et on répondra donc assez peu au téléphone avec cette solution.
S Voice pouvant lui aussi être activé grâce au micro, la possibilité d’avoir un retour sonore sur les réponses de cet assistant est très pratique et également amusant. Pouvoir montrer que si on parle à sa montre, elle nous répond avec les informations demandées, a clairement un effet spectaculaire.
Conclusion
La Samsung Galaxy Gear est un très bel objet, pratique et qui est clairement à la pointe de la technologie actuelle. Malheureusement, le prix auquel elle est proposée est en accord avec cela : à 329 dollars, il s’agit d’un budget conséquent pour un tel objet, en particulier lorsque la concurrence propose des solutions certes plus limitées, mais deux fois moins cher.
Samsung a clairement voulu montrer ce que la compagnie pouvait faire actuellement. Il s’agit à mon sens d’un premier essai plutôt réussi, mais qui demande surtout d’attendre de voir ce qui sera proposé dans le futur.
Pour ceux qui sont à la recherche d’un objet à la pointe de la technologie avec le plus de fonctions possibles et que la faible autonomie ne dérange pas, je conseillerais la Galaxy Gear sans aucun problème. Pour le grand public qui souhaite surtout un objet pratique pour consulter ses notifications et avoir accès à certaines fonctions intelligentes, il existe d’autres solutions plus abordables, telles que la Pebble ou la Sony SmartWatch.