Depuis le rachat de Motorola par Google, beaucoup attendaient de voir quel serait l’impact sur la production d’appareil et la direction qu’allait prendre le constructeur. Alors que certains s’attendaient à voir un Nexus fabriqué directement par Motorola, le premier appareil qui démontre vraiment l’influence de Google est le Moto X dévoilé le 1er août dernier.

Motorola nous a donné l’occasion de tester l’appareil durant un peu plus de deux semaines pour nous faire une meilleure idée. Nous allons donc voir à qui pourrait s’adresser cet appareil et s’il répond vraiment aux attentes.

Caractéristiques techniques du Moto X

Design

Motorola a attiré l’attention vers son dernier modèle en proposant aux consommateurs américains de personnaliser entièrement l’appareil par le biais d’un site, motomaker.com, mis en place spécialement pour l’occasion.

Les possibilités de personnalisation concernent les couleurs des différentes parties de l’appareil telles que l’avant, l’arrière ou même les boutons, ainsi que les accessoires qui accompagnent le téléphone. On peut également choisir la capacité de stockage du téléphone entre 32GB et 64GB ainsi qu’associer directement son compte Google afin de ne pas avoir à le faire par la suite.

Malheureusement, ces possibilités de personnalisation ne sont pas proposées en dehors des États-Unis chez AT&T exclusivement et il faut alors se contenter d’un modèle noir ou blanc avec une texture leur donnant des reflets agréables. Si l’on peut regretter le manque de choix au niveau des couleurs, la qualité de finition est en revanche excellente.

La prise en main de l’appareil est excellente, grâce à son design incurvé à l’arrière et le fait que le poids est bien réparti dans le boitier. La texture du plastique mat fait également en sorte que le téléphone ne glisse pas dans les mains.

Sur l’avant, le fait que l’écran ait des bords assez fins et qu’il n’y ait aucun bouton physique en fait un appareil très sobre mais qui donne une impression de haut de gamme agréable.

Connectivité

Au niveau de la connectivité, le Motorola Moto X est bien équipé, avec du LTE jusqu’à 100mbps, du NFC, du Bluetooth 4.0 ainsi que du Wifi à la nouvelle norme ac.

Au niveau de la réception, j’ai été agréablement surpris par les vitesses atteintes en téléchargement. Sans afficher plus de barres de réception que les autres appareils au même moment, les vitesses atteintes sur le même réseau étaient supérieures. J’ai par exemple obtenu 40mbps sur le Moto X alors que l’iPhone 5S ne montait qu’à 20mbps.

La qualité en appel est également très bonne, je n’ai eu aucune difficulté à bien entendre mes correspondants, y compris lorsque la réception était moyenne.

Écran

Motorola a fait le choix d’intégrer un écran AMOLED en 720p à l’heure où ses principaux compétiteurs utilisent des dalles de 1080p. Si l’on a tendance à s’habituer facilement et que l’on a généralement du mal à retourner vers du 720p, je dois avouer que le Moto X s’en sort vraiment très bien. L’écran est bien défini et les textes sont agréables à lire et le fait que les bords soient très fins donne une impression que la surface d’affichage est plus grande.

Sans être au niveau d’un Galaxy S4 ou d’un HTC One, le Moto X s’en sort donc plutôt bien au niveau de son affichage, en particulier grâce au thème d’origine d’android.

Performances du Moto X

En utilisation quotidienne, le Moto X est vraiment très rapide et les ralentissements sont extrêmement rares. Le fait que Motorola ait gardé minimale sa personnalisation d’Android en fait un appareil très fluide et très similaire à un Nexus 4 en termes d’expérience.

Pour les fans de chiffres et de benchmark, voici les différents résultats de l’appareils sur les deux tests les plus populaires, Geekbench 3 et Quadrant.

Système d’exploitation

Au premier coup d’oeil, le Moto X ressemble énormément à un appareil de la gamme Nexus. Aucune modification n’est apportée à l’interface en elle même et on sent beaucoup l’influence de Google, en particulier lorsque l’on compare avec les modèles précédents de Motorola.

Applications

Au niveau des applications, on retrouve un assistant de migration des données qui permet de transférer la plupart du contenu tel que les SMS, l’historique d’appels, les fichiers multimédia et même certains réglages de l’appareil. Cet assistant se lance automatiquement lors du premier démarrage du téléphone et on peut également le retrouver par la suite dans le menu d’applications.

On retrouve également une application appelée « Assist », sorte de remplaçant simplifié à Smart Actions qui était présent sur certains modèles de Motorola tels que le Razr V. Celle-ci consiste à déterminer certains comportements de l’appareil en fonction des conditions d’utilisations. Par exemple, lorsque l’appareil détecte que vous êtes en voiture grâce à la vitesse de déplacement, il pourra lire vos messages à voix haute ou bien encore lorsque vous êtes en rendez-vous sur votre agenda Google, il pourra se mettre en mode silence et répondre automatiquement par SMS aux personnes qui vous appellent en disant que vous êtes occupé. Après plusieurs tests je trouve l’idée pratique, mais je regrette le manque d’options par rapport à Smart Actions qui permettait d’être beaucoup plus précis sur les éléments déclencheurs des actions, telles qu’un emplacement GPS ou encore un réseau Wifi connecté.

Motorola Connect

Motorola Connect consiste en un plugin que l’on installe dans Google Chrome sur son ordinateur et qui permet de recevoir les notifications de SMS et d’appels directement dans son navigateur. Il est alors possible de répondre au message directement à partir de l’ordinateur ou de rejeter l’appel sans devoir toucher son téléphone. Cette fonction est pratique, mais son intérêt est amoindri au Canada étant donné que Rogers, l’opérateur qui propose en exclusivité le Moto X, propose un service similaire et plus complet, permettant de répondre aux appels directement sur l’ordinateur.

Notifications actives

La modification la plus évidente du système d’exploitation reste évidemment les notifications actives qui s’affichent à l’écran. Le téléphone affiche, soit quand vous le sortez de votre poche soit de temps en temps l’heure et les notifications reçues. L’idée part du constat que les utilisateurs déverrouillent souvent leur appareil simplement pour connaître l’heure ou savoir s’ils ont des messages et cette solution permet donc de faire gagner du temps tout en économisant de la batterie.

Les notifications affichées sont cliquables et le fait d’appuyer dessus donne plus d’informations sur leur contenu sans avoir besoin de déverrouiller le téléphone. A l’usage cette fonction est vraiment pratique et le fait qu’elle soit combinée à un écran AMOLED permet de limiter l’impact sur la batterie.

Commandes vocales

Motorola a bien mis en avant dans ses publicités la possibilité de déclencher Google Now sans même avoir besoin de toucher l’appareil puisque celui-ci est toujours à l’écoute. Il suffit alors de prononcer les mots « OK Google Now » pour réveiller l’appareil et commencer à lui poser des questions.

À noter, le fait que l’on doit personnaliser l’appareil lors de la première activations pour qu’il soit configurée pour être attaché à la voix de son propriétaire et ne reconnaitre que le « OK Google Now » prononcé par celui-ci. Et on peut dire que cela fonctionne vraiment bien sur cet aspect, l’appareil détectant bien son propriétaire et réagissant même si l’on prononce la phrase dans une conversation.

Les recherches sont effectuées grâce à Google Now, application déjà accessible sur tous les appareils Android récents. Il faudra par contre penser à autoriser Google à connaître votre position, afin d’obtenir des réponses vocales pour la plupart des questions. Les plus impatients qui essaieraient la fonction sans activer ses réglages recevront simplement une page Google avec leur recherche dans ce cas.

L’outil a bien évolué avec le temps et les recherches sont efficaces la plupart du temps. On retrouve par exemple la possibilité de faire des recherches qui se suivent avec un lien entre elles, avec par exemple la possibilité de demander dans un premier temps qui est le président des Etats Unis et dans un premier temps qui est sa femme. Deux bémols sont cependant à apporter : cette fonction est beaucoup moins efficace en français qu’en anglais, et si l’on veut vraiment avoir des questions qui se suivent, le fait de devoir redire à chaque fois « OK Google Now » enlève le côté « naturel » de parler à son téléphone pour lui poser des questions, on regrette par exemple le fait qu’il n’attende pas une question suivante en restant en mode écoute lorsqu’il a fini de donner une réponse.

Enfin, lorsque l’on compare les fonctions de Google Now et de Siri, chacun révèle ses points forts et ses faiblesses. Alors que Google Now est efficace pour contextualiser ses réponses et les enchaîner en tenant compte des questions précédentes, Siri est beaucoup plus efficace lorsque l’on lui demande de jouer avec des fonctions de l’appareil. Par exemple, demander à Google Now d’activer le mode avion nous retourne simplement un recherche sur le web, et lui demander d’activer le réveil à 9h m’a souvent proposé une alarme à 21h, alors que je précisais bien qu’il s’agissait du matin.

Le Moto X représente donc un pas intéressant vers des appareils de plus en plus à l’écoute de leur propriétaire, mais, en français en tout cas, nous ne sommes pas encore en présence d’un véritable assistant personnel.

Autonomie

Je craignais l’impact des notifications actives et de l’activation constante des commandes vocales sur la durée de vie de la pile. Je suis plutôt rassuré après quelques semaines d’utilisation et j’arrive sans aucun problème à tenir une journée en utilisation moyenne, alors qu’en utilisation intensive j’ai dû le recharger à 18h, ce qui n’est pas étonnant avec une pile de 2 200mah. On pourrait donc comparer l’autonomie du Moto X à un Samsung Galaxy S3, et elle se trouve donc légèrement au dessus d’un Nexus 4 mais bien en dessous d’un Samsung Galaxy S4.

Appareil Photo

Motorola a fait le choix de mettre un appareil photo 10 mégapixels dans le Moto X. On pourrait donc s’attendre à des photos d’une qualité entre un Samsung Galaxy S3 et un Samsung Galaxy S4 par exemple. Dans les faits, la netteté est souvent au rendez-vous, y compris en conditions de faible luminosité où l’appareil se débrouille bien. Ce qui est en revanche frustrant est la réalité des couleurs, qui parfois va être très proche de la réalité et parfois totalement différente, avec une tendance à tirer sur le blanc lorsque la luminosité est forte et vers le rouge en cas de faible lumière.

La réactivité de prise de vue est en revanche très bonne, avec la possibilité d’avoir un appareil prêt à reprendre une photo quasiment immédiatement en touchant son écran. Il y a également la possibilité de remuer le téléphone pour activer le mode appareil photo ce qui peut être très pratique quand on le sort de sa poche pour prendre un cliché rapidement par exemple.

Les menus de réglages sont assez difficiles à trouver au premier abord, mais sont finalement pratiques à prendre en main par la suite quand on a pris l’habitude de les utiliser. En effet, l’écran de prise de photo est assez minimaliste et les menus n’apparaissent que lorsque l’on slide vers la droite.

La qualité vidéo est dans la moyenne, avec un rendu plutôt bon en 1080p, la mise au point se faisant assez rapidement et continuellement. Après avoir testé le iPhone 5S, on ne peut en revanche qu’être déçu du rendu du mode slow motion qui donne une impression d’image saccadée plutôt qu’un véritable ralenti fluide.

L’appareil photo du Moto X s’en sort donc plutôt bien dans la vie de tous les jours, même si on a tendance à s’habituer aux options variées des Samsung Galaxy S4/Note 3 ainsi que des derniers Sony et Nokia, qui laissent la possibilité à l’utilisateur de régler de manière beaucoup plus précis les différents aspects de la prise de photo.

Multimédia

Le lecteur d’origine du Moto X n’est clairement pas doué pour la lecture des formats vidéo récents, tels que le MKV HD, qu’il soit avec des sous titres ou non. Les fichiers de tests en 720p et 1080p ont tous échoué le test de lecture et seul un fichier xvid en basse résolution a pu être lu.

Au niveau du haut parleur, pas de miracle avec une petite grille permettant au son de sortir. La puissance est malgré tout très bonne mais le son a tendance à saturer assez vite à plein volume. Il dépannera donc pour montrer une vidéo ou faire écouter une musique mais ne permettra pas de remplacer un petit haut parleur comme pouvait le faire le HTC One.

Heureusement, il existe toujours des alternatives telles que VLC qui permettent de lire ces fichiers sans aucun problème mais il est toujours dommage de devoir prendre une application supplémentaire alors qu’il existe une application intégrée.

Conclusion

Motorola ne visait clairement pas les geek avec son dernier appareil, et a tout misé sur la simplicité d’utilisation et un appareil polyvalent. Le pari est plutôt réussi avec un appareil que l’on prend plaisir à utiliser, en particulier grâce à son design et sa finition très agréables.Les fonctions vocales sont souvent amusantes et même parfois très pratiques, et l’on prend très rapidement le réflexe de parler à son téléphone pour lui poser une question lorsqu’il est à proximité. Enfin, les notifications intelligentes apportent un vrai plus à l’utilisation de l’appareil et on finit par se demander comment on pouvait faire avant.

Au Canada, le Motorola Moto X est disponible exclusivement chez Rogers à 149$ avec un abonnement de deux ans. Comme mentionné au début de notre test, il faudra se contenter de la finition noire ou blanche, la personnalisation étant réservé à AT&T aux États-Unis actuellement.

Comparatif de prix (France)