Un jeu attendu, très attendu, dont nous avions eu l’occasion de vous parler une première fois après un peu plus de 10 heures de jeu. Nous y retournons avec un bon paquet d’heures supplémentaires. Fallout 4, mon avis (éclairé).
Fiche technique
- Date de sortie : 10 novembre 2015
- Style : Action RPG / Exploration
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Bethesda Game Studios
- Editeur : Bethesda Softworks
- Langue d’exploitation : Voix et textes anglais / français
- Disponible sur : PC / Xbox One / Playstation 4
- Evalué sur : PC
- Prix lors du test : 54.99€ (Amazon France) / 79.99CDN$ (Amazon Canada)
- Site officiel
- Version dématérialisée fournie par l’éditeur
American Dream
Bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique, un endroit merveilleux porté par une technologie exemplaire, des robots de ménage équipés d’armes lasers pour écraser la racaille communiste et bien entendu un problème grave de santé publique grâce aux différentes sortes de Nuka-Cola !
C’est du moins la façon dont vous démarrez dans Fallout 4, le dernier-né de Bethesda (à qui on doit outre ses prédécesseurs les plus récents, les The Elder Scroll’s.) Une introduction qui vous laisse goûter un peu aux joies de la vie non-apocalyptique. Une introduction qui, hélas pour vos amis et animaux de compagnie mais heureusement pour vous, joueur, ne durera pas très longtemps. Têtes nucléaires et Vault-Tec aidant, vous vous retrouvez rapidement dans les terres désolées du Commonwealth, pour une aventure postapocalyptique.
Le vert-brillant, c’est chic
Vous avez créé votre personnage, choisi pour lui un visage magnifique ou hideux selon vos préférences, et vous vous lancez dans ce monde. Un monde ouvert et vaste, qui recèle comme d’ordinaire avec Bethesda des dizaines et des dizaines de quêtes qui vont rapidement vous submerger.
L’occasion de se rendre compte que vous parlez, ainsi que tous vos interlocuteurs. Un détail qui ne fait pas tout mais qui ajoute franchement un côté sympa à vos interactions. Dans la veine des nouveautés concernant votre personnage, le système de progression et de caractéristiques est différent de ses prédécesseurs : un choix assez important de compétences et/ou caractéristiques. Ces dernières ne sont pas stoppées une fois choisies et peuvent être améliorées comme toute autre compétence. Les possibilités sont multiples, bien que souvent orientées combat. On regrettera par contre la disparition de certaines compétences dont la description était un concentré d’humour. (Cela dit tout va bien, vous pouvez toujours être un anthropophage tueur de femmes).
L’histoire principale, si elle a son intérêt et ses bonnes surprises, n’est pas, au final, le cœur du sujet.
Fallout 4 est un RPG, mais plus particulièrement un RPG d’exploration. Ne vous attendez pas aux intrigues remplies de dialogues aux variantes subtiles et pour lesquelles quelques heures de négociations seront nécessaires, d’ailleurs le système de dialogue a pour grosse faille de ne pas vous présenter clairement ce que vous allez dire mais de vaguement le résumer. À l’inverse, si vous appréciez la balade et les petites aventures par-ci par-là, le jeu est fait pour vous.
Le soin apporté aux petits détails, petites scénettes et documents cachés sont le centre névralgique de votre expérience de jeu. Le plaisir de la découverte et du petit sourire doivent beaucoup à des situations qui en elles-même ne sont même pas assorties d’une quête ou d’un défi majeur, mais satisferont la curiosité de l’explorateur.
Attention danger : mort certaine
Le monde est rempli de menaces, et celles-ci sont sacrément variées : pillards, insectes divers, animaux, robots, super-mutants, etc. vous êtes susceptibles de croiser de nombreux adversaires aux talents et méthodes variées. Détail additionnel, des adversaires spéciaux, dits légendaires rodent également, plus puissants mais disposants de matériel rare à récupérer.
Lors des combats, qui vont rapidement dégénérer une fusillade nourrie, à vous de préférer un affrontement temps réel ou ralenti à l’aide du système de tir guidé des Fallout. Cette fois-ci, celui-ci ne stoppe pas le temps mais le ralentit, faisant évoluer les parties du corps les plus exposées de l’ennemi et vous rendant vulnérable à une attaque. La version tactique consommant des points d’action, elle reste limitée et ne peut pas être la seule utilisée, fort heureusement.
Pour ce qui est du corps-à-corps, les possibilités sont réduites. Même s’il vous est possible d’améliorer votre force de frappe et d’avoir des parades et des contrecoups, vous restez un homme ou une femme armé d’une matraque contre des tireurs à l’arme automatique, ce qui limite un peu et vos chances et l’intérêt de l’affrontement.
N’oubliez pas les copains
Avec vous pour partir à l’aventure, un panel de personnages. Ceux-ci sont variés, que ce soit dans leurs styles, leurs quêtes annexes ou leur façon de voir le monde. Car point de karma dans cet épisode, vos choix vont influer l’affection et l’amitié que vos camarades ont envers vous, mais cette influence se limite à ce qu’ils voient. À vous les joies d’être un chevalier blanc lorsque vous êtes accompagnés de la jeune journaliste idéaliste, ou au contraire d’être une ordure ultraviolente lorsqu’un psychopathe vous suit, le tout dans la même journée.
Vos compagnons disposent pour la plupart d’entre eux d’une véritable histoire et de quêtes annexes intéressantes, avec une compétence bonus à la clé. Pour certains d’entre eux, vos relations peuvent aller jusqu’à la romance, laquelle permet d’obtenir, dans des conditions interdites aux mineurs, un boost additionnel. Question personnalité, une mention spéciale à Nick Valentine, votre camarade aussi touchant que sympathique, malgré sa dégaine (volontaire) de cliché de détective. Du côté négatif, vos amis ne font parfois pas preuve de la plus grande intelligence, tant leur capacité à vous retrouver ou à être utile peut varier du tout au tout. Certaines situations vont faire d’eux le héros qui vous a sauvé la vie, d’autres le type qui se tient debout au milieu de la fusillade en se demandant ce qui se passe et si la situation est dangereuse.
Bâtir un nouveau monde
LE point chronophage du jeu (je vous laisse imaginer, déjà que le reste l’est atrocement), c’est probablement la multitude de possibilités concernant l’établissement et la construction de colonies au sein du Commonwealth. Enfin, la quantité immense de bric-à-brac récolté pendant les aventures par réflexe et dont le seul intérêt était la revente devient réellement utile.
Chaque déchet, chaque fourchette est désormais utile afin de réunir des composants nécessaires à vos constructions et améliorations.
Car armes et armures ne sont pas en reste dans Fallout 4. À l’aide d’établi, vous pourrez améliorer, établir et constituer tout un arsenal. Même les armures assistées, déjà impressionnantes, peuvent y être décorées, améliorées. Enfin, le matériel que vous vous générez, même devenu obsolète pour vous, aura toujours une utilité, maintenant que vous pouvez à l’envie équiper votre population. Si la ferme du coin est remplie de fermiers en tenue d’assaut complète et armes à laser, qu’y pouvez-vous ? Tout en fait.
Imposer sa vision de la vie après la guerre
Jeu de factions, Fallout 4 vous propose de servir et de rejoindre des factions, aux objectifs divers, certains incompatibles, d’autres non. Dans tous les cas, le point positif et que chacune se présente de façon cohérente, avec ses motivations et ses justifications, sans se jeter dans « je veux détruire le monde, parce que. » De quoi ressentir le poids de certains choix autrement que par gentil ou méchant.
Pour ceux d’entre vous qui sont en train d’y jouer, terrorisés de faire « la mission de trop » qui leur coupera l’accès à une autre faction, sachez que le jeu à la gentillesse de vous prévenir lorsque vos actions vont définitivement mettre fin à vos relations avec un autre groupe.
Si vous êtes assez patients pour refaire le jeu, vous pourrez même, selon vos choix, savourer le plaisir de venir anéantir vos alliés de la mission précédentes, juste pour les fois où leur façon de parler vous a déplu. Certes, vous pouvez toujours sauvegarder et devenir un tueur sanguinaire pour vous défouler, mais ce n’est pas pareil.
Conclusion
Si les versions consoles du jeu semblent avoir des performances variables, la version PC sur laquelle j’ai joué en Ultra est agréable et fluide. Les personnages ne sont pas le summum de la beauté mais passent largement. Quant aux éventuels bugs, je n’en ai eu qu’un ou deux mineurs, bien loin de nuire au plaisir de jeu.
À mon sens, le jeu est une réussite sur lequel vous allez pouvoir passer des dizaines d’heures. Il a ses petites faiblesses et ne satisfera peut-être pas ceux qui cherchent un RPG extrêmement scénarisé ou une expérience à la Black Isle, mais il y a toujours la possibilité de relancer un vieux Fallout ou un Baldur’s Gate. Pour le reste, l’expérience d’exploration est un véritable plaisir rempli de surprises, susceptible d’être rejoué régulièrement pour découvrir de nouveaux endroits inconnus.