Après un épisode Forza Motorsport 5 considéré comme bâclé et qui a déçu les fans inconditionnels de la série, Playground a impressionné l’an dernier avec Forza Horizon 2 considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs jeux de course depuis longtemps toute console confondu. Turn 10 revient cette année avec un Forza Motorsport 6 qui a pour ambition de devenir la référence du jeu de simulation de course sur console. Après près de 60 heures de jeu, nous vous livrons notre verdict.
Fiche technique
- Date de sortie : 15 septembre 2015 (Canada) / 18 septembre 2015 (France)
- Style : simulation de course
- Classement ESRB / PEGI : E / PEGI 3
- Développeur : Turn 10 Studios
- Éditeur : Microsoft Studios
- Langue d’exploitation : Voix et textes en français
- Disponible sur : Xbox One
- Évalué sur : Xbox One
- Prix lors du test : 59,99 € (Amazon France) / 74,99$ (Amazon Canada)
- Version fournie par l’éditeur
Si vous vous souvenez bien, Forza Motorsport 5 n’avait pas déçu par son gameplay. Il se conduisait très bien et les sensations étaient superbes (en particulier avec l’ajout des gâchettes vibrantes de la Xbox One, une nouveauté à l’époque). Il ne péchait pas non plus par sa technique. En effet, le jeu proposait un affichage en 1080p et 60 images par seconde de manière constante. Le jeu en revanche proposait 2 fois moins de contenu que son prédécesseur Forza 4 sorti sur Xbox 360. En effet, on ne pouvait conduire « que » 200 voitures sur « seulement » 14 circuits. De plus, beaucoup de contenu s’était vu proposé à l’achat en DLC ou par l’intermédiaire d’un système de microtransactions des plus détestables. En somme, le jeu semblait rushé pour le lancement de la Xbox One et la série prenait un tournant douteux. Il était temps de revenir aux bases, la conduite tout en y ajoutant des innovations pour égaler voire dépasser la concurrence.
Un jeu extrêmement complet
Turn 10 Studios a écouté les fans et a fourni le contenu dans cet opus. Vous aurez à votre disposition plus de 450 voitures différentes. De la Jaguar Type-E de 1961 à la McLaren P1 de 2013, vous trouverez de tout. Les aficionados de Gran Turismo crieront au scandale car dans les GT, on trouve près de 1200 voitures. Sauf que toutes ne sont pas des voitures premium et beaucoup sont uniquement des « portages de skin » d’anciens épisodes. 450 me parait être un chiffre tout à fait convenable pour un jeu de course. La plupart de ces 450 voitures peuvent être achetées avec la monnaie du jeu (les points CR que vous gagnez à travers votre parcours). Quelques unes (notamment certaines italiennes) seront disponibles « uniquement » en DLC mais en toute franchise, ce nombre est assez faible.
A côté de cela, vous pourrez vous balader sur 26 circuits différents qui existent dans la vraie vie comme le Daytona International Speedway ou le circuit mythique du Mans. Turn 10 a annoncé avoir modélisé 10 circuits à partir des routes réelles permettant une sensation de réalisme poussée.
Une technique irréprochable
Forza Motorsport 6 est splendide. Alors que le précédent opus affichait déjà du 1080p en 60 images par seconde, Forza 6 rajoute beaucoup de détails et d’éléments qui sont tout de suite repérables à l’oeil nu comme par exemple l’aspect plus glossy des voitures. Cela parait peu mais cela fait la différence. Bien entendu, tous ces changements perfectionnent l’aspect visuel mais influencent aussi le gameplay. C’est le cas notamment des ajouts des courses de nuit et de la pluie auxquelles nous consacrerons un paragraphe entier dans ce test puisque c’est l’argument mis en avant par Microsoft lors des différents salons.
Rappelons que Microsoft avait officialisé en avril dernier ForzaTech, un ensemble d’outils techniques permettant à Turn 10 de modéliser à la quasi-perfection les bolides du jeu, des courbes de la carrosserie jusqu’aux performances du moteur. C’est ce qui permet de rendre à chaque voiture son unicité en terme esthétique et en terme de conduite.
En mai dernier, Project CARS nous avait décollés la rétine et même s’il était moins beau sur consoles, il avait élevé la barre en terme de rendu graphique pour un jeu de course. Et bien, Forza Motorsport 6 s’est mis au niveau de la concurrence et on peut même dire qu’il l’a dépassée du fait de l’extrême précision de modélisation des voitures et des circuits ou même l’affinage des textures. Ces petits ajouts visuels apportent un réel plus et rendent l’aspect technique de Forza 6 quasiment irréprochable.
Un nouveau mode carrière rafraichissant
Ce nouvel opus de la série Forza Motorsport apporte avec lui un nouveau mode carrière s’inspirant à la fois de Project CARS mais aussi de son petit frère, Forza Horizon 2. En effet, vous commencez par choisir un véhicule et vous vous lancez dans trois courses différentes ayant pour but de vous apprendre les principes de base de la conduite dans Forza 6. Par la suite, vous accéderez à 5 catégories de courses différentes : Super Street, Sport Icons, Grand Touring, Professional Racing, et Ultimate Racing. Au sein de chaque catégorie, il y a des sous-sections qui graduent la difficulté de la course et une dernière classification en fonction du type de voiture choisie. Cette classification nous rappelle bien entendu Project CARS ou même Forza Horizon et permet d’apporter de la diversité et d’éviter l’ennui. On a l’impression de passer par l’ensemble des types de courses possibles dans le monde.
Plus vous ferez de courses dans ce mode carrière, plus vous débloquerez des « Showcase Events » qui mettent en avant certains types spécifiques de courses et souvent parrainés par des personnalités du monde de l’automobile ou bien des pilotes célèbres. Ces évènements vous permettront d’accéder à de nouvelles destinations et contribuent à apporter de la diversité dans le jeu.
Pas de scénario, pas de cinématiques où l’on vous voit argumenter avec votre agent. Tout est épuré et rendu très sobre, ce que nous apprécions mais à vous de vous faire votre propre opinion. En tout cas vous en aurez pour votre argent, j’ai plus de 50 heures de jeu dans ce mode et je n’ai toujours pas fini l’intégralité des courses.
Une conduite accessible pour tous
Lorsque l’on parle d’un jeu de course, c’est la première question que l’on se pose : arcade ou situation ? Autant la réponse peut être nuancée dans certains cas, ce n’est pas le cas actuellement. C’est un vrai jeu de simulation de course. Les options, aides que l’on peut désactiver/activer à souhait ne fait qu’ajuster la difficulté de conduite. En revanche, il ne changera pas l’esprit de la conduite qui restera une simulation. Ainsi, même un débutant dans le genre mais avide d’un jeu de simulation peut trouver son bonheur. Et si vous désirez vous rendre la tâche difficile, vous pouvez le faire en retirant toutes les aides.
Les sensations de conduite sont très agréables et changent selon le véhicule choisi. En effet, que ce soit l’adhérence avec la piste, le freinage, le comportement des pneus, ces paramètres renforcent l’immersion du joueur. En comparaison avec Project CARS qui avait excellé par sa conduite, je la trouve différente car moins lourde mais toute aussi agréable. De plus et j’insisterai sur ce point, la nouveauté de cet opus, l’ajout de la pluie et de tout ce qu’il lui est inhérent renforce l’immersion et ajoute tellement au gameplay qu’il en devient le focus principal de l’épisode. On distingue la présence de flaques d’eau de différentes tailles et différentes profondeurs influant sur le pilotage et les trajectoires, rendant les approches plus délicates et les dépassements plus risqués avec le fameux aquaplanage. Il faudra mieux sortir de la trajectoire idéale afin d’éviter une flaque plutôt que de foncer tête baissée dans celle-ci. Elle vous fera perdre du temps et surtout risque de vous faire perdre le contrôle de votre véhicule.
Un défaut du jeu est bien sûr l’absence de météo dynamique. Alors que Project CARS la manie très bien, ce n’est pas encore le cas pour la série Forza. Espérons que pour le prochain opus, ils essayent d’implémenter cette feature. De plus, on regrettera une IA encore perfectible. En difficulté facile, elle est beaucoup trop passive. Et si on augmente la difficulté, elle devient agressive et se comporte parfois de manière irrationnelle.
Des petites nouveautés appréciées
Une nouveauté sympathique de ce Forza Motorsport 6 est l’ajout des « mod packs », des paquets de cartes que l’on peut ouvrir. Chaque carte symbolise des bonus ou des effets dans le jeu pouvant impacter notre performance au volant. On peut acheter les paquets de rareté croissante. Les amateurs du mode Ultimate Team de FIFA trouveront des similitudes à peine cachées.
Un autre ajout important est l’arrivée des « wheelspins » de Forza Horizon 2, un système de lotterie qui permet de gagner quelque chose (voiture, argent) dès que l’on passe un niveau. Il est très bien implémenté dans le jeu et les récompenses sont meilleures que dans Forza Horizon 2 où l’on avait tendance à souvent gagner la même chose.
Quid du mode multijoueur dans Forza Motorsport 6?
Ne disposant pas d’un laps de temps immense dans les sessions réservées à la presse, je n’ai pas dosé le mode multijoueur suffisamment longtemps pour vous fournir des impressions comme je l’aurai voulu. De ce que j’ai pu voir, les serveurs tiennent et les modes proposés sont sympathiques sans être révolutionnaires. L’ajout du mode spectateur est réellement apprécié et permet même de streamer des parties d’amis ou de parfaits inconnus. J’attendrai que le jeu sorte dans les bacs pour tester la stabilité des serveurs à grande échelle.
Il en est de même pour l’ensemble des outils communautaires de Forza 6. Grande force de la série, ils ont l’air de retour dans cet opus (les driveatars par exemple) et renforcent l’immersion. A voir si l’aspect communauté du jeu sera aussi logique et stable que dans Forza Horizon 2 où l’idée des clans était absolument géniale et très bien implémentée.
Conclusion
Pour conclure, Forza Motorsport 6 est un jeu d’excellente facture et remet la série au niveau de la concurrence (ASSETTO CORSA et Project CARS). Il est suffisamment accessible pour les débutants et propose du challenge aux plus aguerris. Splendide, possédant un mode en ligne très stable, proposant un mode carrière complet, il a tout à fait répondu aux attentes des joueurs. Il s’agit probablement de la nouvelle référence sur Xbox One. On attend de voir la réponse de la concurrence que ce soit sur la console adverse ou sur PC.
- Les points positifs :
- Une conduite allant de l'ultra-réalisme à l'accessible
- Une technique irréprochable
- Un mode carrière très complet
- Beaucoup de contenu
- L'ajout de la pluie
- Les points négatifs :
- L'absence de météo dynamique
- Un peu d'aliasing
- L'IA perfectible
