Roku n’est pas un nouvel acteur sur le marché des lecteurs multimédia connectés. Après plusieurs modèles, plus ou moins bien positionnés au niveau du rapport qualité-prix, le manufacturier nous revient avec un modèle de Roku 3 que l’on peut trouver pour un peu plus de 100$.
Après quelques semaines de tests, nous vous proposons notre avis sur le produit, ainsi qu’un tour de ses possibilités.
Design et finition
Les boîtiers multimedia sont plus souvent faits pour être cachés que mis en évidence. Ils sont en effet de plus en plus petits et savent généralement se faire discrets. C’est le cas du Roku 3, petit boîtier en plastique noir brillant avec un gros chiffre 3 imprimé sur le dessus.
Petit détail au niveau du design, mais que j’aime beaucoup, une étiquette en tissus, à la manière des habits, nous indique que nous sommes en présence d’un appareil Roku, avec de jolies coutures violettes. Il s’agit d’une petite attention au design qui met en confiance lors de l’ouverture de la boîte.
La finition du boîtier comme de la télécommande est plutôt bonne et rien ne craque lors de la prise en main. L’arrière de la télécommande est en plastique mat, à la différence de l’avant, ce qui facilite la prise en main en limitant les glissements.
La télécommande fournie, pour sa part, reprend le même logo en tissus, ainsi que le même code couleur avec du plastique noir brillant ainsi que du violet sur les boutons principaux. Ce petit boîtier de commande est d’ailleurs plutôt bien pensé puisqu’il inclut une prise pour les écouteurs, qui permet à l’utilisateur d’écouter le son des contenus diffusés sans déranger les personnes autour de soi. Des écouteurs, violets également, sont d’ailleurs fournis, mais leur qualité étant plutôt moyenne, il sera conseillé d’utiliser vos écouteurs habituels si vous avez déjà investi dans une bonne paire.
Un micro est également disponible afin de pouvoir dire au boîtier ce que l’on souhaite voir, sans avoir besoin de taper le titre ou autre information sur le clavier virtuel affiché à l’écran. Nous reviendrons plus tard sur les performances de cette fonctionnalité. On regrettera par ailleurs l’absence d’un clavier physique au dos de la télécommande, ce qui était très pratique sur une BoxeeBox, par exemple.
Enfin, au niveau des boutons présents sur la télécommande, on retrouve en plus des habituelles commandes de lecture, des raccourcis vers Netflix, YouTube, Rdio ainsi que Google Play. Roku met donc les choses au clair dès la première prise en main : la vocation première de l’appareil est la consultation de contenus en streaming.
Connectique
Alors que nous avions été assez déçus des faibles possibilités de connexions offertes par le Nexus Player, le boîtier Roku 3 est plutôt bien fourni à ce niveau. On retrouve ainsi un port HDMI pour la connexion à la télévision ainsi qu’un port USB et un emplacement microSD pour brancher des périphériques de stockage.
Côté réseau, on peut connecter le Roku 3 soit par Wi-Fi a/b/g/n ou par câble Ethernet 10/100 Mb/s. Enfin, au niveau des contenus supportés par le câble HDMI, on parle de 1080p maximum, ainsi que de son Dolby 7.1 ou DTS, en passthrough.
On retrouve donc tout ce que l’on peut espérer sur un boîtier multimédia de cette gamme de prix, ce qui devrait répondre à la majorité des usages multimédia.
Interface et système d’exploitation
La première configuration du Roku 3 est très simple : le boîtier, une fois connecté au réseau, propose de se rendre sur le site du manufacturier et d’y entrer un code affiché sur le téléviseur. Dès lors, il sera possible de configurer le compte et les différentes chaînes affichées. Cela évite donc de saisir de nombreuses informations à l’écran sans clavier physique.
Une fois arrivé à l’écran d’accueil, la navigation est vraiment très classique. On retrouve ainsi cinq menus à gauche, détaillés ci-dessous, tandis que la partie droite de l’écran affiche des informations contextuelles liées au menu sur lequel on se trouve. Il faut noter que tout est extrêmement fluide et que chaque bouton répond immédiatement, même lorsqu’une vidéo est en cours de lecture, ce qui est appréciable.V
Accueil
Comme son nom l’indique, ce menu correspond à celui qui sera affiché lors de l’allumage du boîtier. Il affiche les différentes chaînes de contenu installées par l’utilisateur, selon un ordre personnalisable. Cet affichage est vraiment très visuel et agréable, et invite à consulter du contenu facilement.
Mon flux
Il s’agit ici d’une approche plutôt originale de la part de Roku, qui invite l’utilisateur à revenir souvent consulter les informations dans ce menu. Concrètement, l’utilisateur se voit présenter une grille de films récents non encore disponibles sur les différents services de streaming accessibles sur Roku, et a la possibilité de les « suivre » afin d’être prévenu lorsqu’ils seront disponibles au visionnement, ou lorsque leur prix baissera.
Ce menu peut donc s’avérer très pratique pour ceux qui préfèrent attendre pour voir les films dans leur salon plutôt que d’aller les voir au cinéma, même si cela peut également avoir l’effet inverse pour les nouveaux utilisateurs du boîtier : faire ressortir le contenu qui n’est pas encore disponible au moment où l’on a envie de le voir.
Rechercher
Avec la multitude de contenus offerts par les différents fournisseurs de vidéo sur le boîtier, il peut être parfois difficile de s’y retrouver et Roku offre donc un menu de recherche, accessible soit grâce à la voix, soit grâce au clavier virtuel affiché à l’écran,
C’est la section qui m’a le plus déçu sur l’appareil de Roky, car il est dans l’ensemble assez peu adapté au marché canadien. Première déception : la recherche vocale ne se fait qu’en anglais, et tenter de dire quelque chose en français amène souvent à des suggestions en chinois ou un mot semblable en anglais. D’ailleurs, dès que l’on appuie sur le bouton de recherche vocale le menu apparaît en anglais et non en français.
Deuxième déception : alors que Roku détenait ici un potentiel énorme en recherchant un titre sur l’ensemble des chaînes disponibles, comme c’est le cas aux États Unis, allant même jusqu’à offrir une comparaison de prix. les recherches faites au Canada se limitent souvent à une suggestion sur Netflix. Pire encore, même le Google Play, pourtant très développé sur le marché canadien ne fait pas partie des suggestions. Rechercher Start Trek Into Darkness par exemple, ne retournera qu’une suggestion sur Netflix, alors qu’il faudra rechercher manuellement le film une fois dans le Play Store pour pouvoir l’acheter ou le louer.
Cette section est donc définitivement celle où Roku a le plus d’opportunités d’amélioration.
Chaînes de flux vidéo
C’est à cet endroit que l’utilisateur pourra consulter le grand choix de chaînes qui s’offre à lui, afin de les ajouter dans le boîtier pour y avoir accès sur l’écran d’accueil.
Roku annonce avoir désormais plus de 2000 chaînes disponibles, même si ce chiffre concerne les États-Unis et qu’une bonne partie n’est pas encore disponible sur d’autres marchés, dont le Canada. Il reste cependant qu’un grand choix est offert, avec des noms connus tels que Netflix, YouTube, PLEX, Crackle, VEVO, Spotify, Rdio ou autres Google Play. Les amateurs de contenus en streaming devraient donc être comblés.
Il faut dire que Roku n’est pas fournisseur de contenu, à la différence d’Apple qui pousse son contenu iTunes sur l’Apple TV ou de Google avec son Play Store sur le Nexus Player. C’est donc dans son intérêt d’avoir le plus de contenu intéressant possible sur les différentes plateformes afin de pouvoir continuer à être attractif sur le marché des lecteurs multimédia.
À noter que certains jeux sont présents, gratuits ou payants, mais que l’offre reste plutôt anecdotique pour le moment. Les fonctionnalités de détection de mouvement de la télécommande restent donc globalement inexploitées.
Paramètres
Cette section porte bien son nom, puisqu’elle permet de changer les différents réglages du boîtier, tels que le type de réseau, la définition utilisée, le thème d’affichage ou encore l’écran de veille, les sous-titres, la langue et la date et l’heure.
À noter d’ailleurs que bien que le français soit disponible dans le choix de langue, plusieurs menus sont traduits seulement en partie. Rentrer dans le menu « Chaînes de flux video » affichera ainsi « channels ».
Lecture de contenu local
Pourquoi dédier une section spécifique à cet usage? Car il s’agit souvent du point faible des différents lecteurs multimédia. Lire un MKV sur une clé USB sur un Apple TV? Impossible. Faire la même chose sur un Nexus Player? Bon courage, après avoir trouvé un adaptateur micro-USB et sideloadé XBMC.
La situation est plus positive sur le boîtier de Roku, qui offre la lecture de fichiers multimédia à partir du port USB classique présent sur le côté du boîtier. Il est ainsi possible d’afficher des images (JPG, PNG ou GIF), des musiques (AAC, MP3, WMA, FLAC, WAV) ou des vidéos (MKV, MP4, MOV, WMV).
Côté vidéo, on peut être surpris de l’absence de prise en charge du conteneur AVI, qui reste encore relativement développé, pour les anciens fichiers au format divx, par exemple. Reste qu’avec la prise en charge du MKV en H.264, il y a de grandes chances que votre fichier soit lu, si vous ripez vos Blu-Ray et que vous les conservez en bonne qualité.
À noter que Roku précise que la lecture des fichiers MKV et MP4 contenant du DTS ou du Dolby Digital ne sera possible que si l’appareil est relié à un amplificateur qui prend ces formats en charge. Le boîtier est donc incapable de transformer ces flux en stéréo pour les passer sur un téléviseur, ce qui résulte en une vidéo sans son pour ceux qui brancheraient la Roku 3 à leur écran directement.
La lecture de contenu local n’est donc pas parfaite ou aussi poussée que sur des appareils équipés de XBMC par exemple, mais le fait que la chaîne de PLEX puisse être installée permettra à ceux qui disposent d’un stockage ou d’un ordinateur dédié de contourner le problème relativement facilement.
Conclusion
À 109$ au moment de l’écriture de ce test, le boîtier Roku 3 est un très bon produit offrant de larges possibilités, aussi bien aux amateurs de contenu en streaming que des utilisateurs de contenu sur réseau local. Cependant, le boîtier Roku 2, dont la seule différence concerne la télécommande qui n’a pas de prise écouteurs ni de détecteurs de mouvements, utile dans certains jeux, se vend pour 40$ de moins, et pourrait représenter une solution de choix pour un plus grand nombre.
Les Roku 2 ou 3 devraient donc ravir ceux qui recherchent une solution simple d’utilisation tout en offrant un excellent rapport qualité-prix. Ceux qui cherchaient en le Roku 3 une solution ultime de consultation de toute leur bibliothèque locale devront en revanche se pencher sérieusement sur les formats détenus, ce qui restera le critère déterminant.
Enfin, il reste à espérer que Roku continuera à faire son possible pour élargir l’écosystème de son produit au Canada, qui reste encore bien derrière par rapport à ce qu’offre le même produit aux États-Unis.