Test de la Microsoft Surface 3 (Intel Atom x7) sous Windows 8.1

Microsoft Surface 3 - Test Geeks and Com-10

Nous avions testé, il y a près d’un an déjà, la Surface Pro 3, qui marquait un vrai renouveau de la gamme, avec un modèle beaucoup plus confortable et puissant que ses prédécesseurs. Microsoft a rendu disponible au début du mois de mai son nouveau modèle, la Surface 3, qui reprend désormais le flambeau de la gamme RT pour l’entrée de gamme.

Nous allons donc voir, après quelques jours de tests, quelles sont les performances de ce nouveau modèle et son positionnement dans la gamme de Microsoft.

Caractéristiques techniques de la version testée

Affichage  Écran 10.8″ 1920×1280 pixels
Dimensions  267 x 187 x 8,7 mm
Poids 622g
Processeur Quad Core Intel Atom x7-Z8700
Mémoire 4 Go de RAM avec 128 Go de stockage
Système d’exploitation Windows 8.1
Appareil photo / vidéo
  • Avant 3,5 mégapixels
  • Arrière 8 mégapixels avec mise au point automatique
Audio  Haut-parleurs stéréo avec son Dolby
Connectivité
  •  Bluetooth 4.0
  • Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac
Batterie 7480 mAh

Design

Le design de la Surface Pro 3 était déjà très réussi, avec une finition excellente et des matériaux très froids, mais qui donnaient une impression de qualité dès la prise en mains. La petite dernière de la gamme de Microsoft reprend exactement le même design, à l’exception du pied de la tablette, qui n’est plus réglable à n’importe quel angle, mais reprend le principe de trois angles disponibles comme sur les premiers modèles.

Le fait que l’écran soit plus petit rend la Surface 3 encore plus agréable à tenir que le modèle Pro, et le poids plus faible permet d’être moins fatigué lorsqu’on la porte à une main. Parlons chiffres : la Surface 3 fait 622 grammes, soit près de 200 grammes de moins que la version Pro, et avec 267 x187 x 8,7 mm contre 292 x 201 x 9,1mm, elle est également plus compacte. Bien évidemment, ces chiffres sont toujours supérieurs aux dimensions d’un iPad Air, mais nous ne sommes pas réellement face aux mêmes possibilités.

À noter également, avec le gain en finesse de l’appareil, que les ventilateurs ont disparu et n’ont donc plus besoin d’une grille d’évacuation de l’air tout autour de l’écran. C’est également un gros point positif.

Je reste donc toujours autant convaincu par le design de la gamme Surface depuis la 3eme édition, et on sent que Microsoft continue ses démarches pour rendre son appareil de plus en plus attractif à ce niveau.

Écran

Alors que le modèle Pro dispose d’une résolution de 1440p, le modèle classique de la Surface 3 dispose d’une dalle en 1080p. L’écran étant plus petit, la perde de pixels supplémentaires passe relativement inaperçue, avec un passage de 216 à 203ppi. On maintient donc une très bonne densité de pixels pour une tablette, et effectivement l’écran est très lisible quel que soit le type de contenu affiché.

J’ai été en revanche surpris de constater que l’écran de la Surface 3 est bien moins lumineux que le modèle Pro, lorsqu’on met les deux appareils au maximum. Cela n’est pas vraiment gênant en utilisation classique, mais peut se révéler problématique lors de travail en extérieur, à cause des reflets créés par l’écran brillant.

L’écran est donc plutôt bon, mais lorsque l’on a goûté à celui du modèle Pro, on ne peut qu’être un peu déçu de ne pas avoir simplement une version identique, mais plus petite. Pour ceux qui n’auront pas l’occasion de comparer dans la vie de tous les jours, il y a fort à parier que la Surface 3 sera largement suffisante à ce niveau.

Connectivité

Au niveau de la connectivité, il n’existe qu’une seule différence entre les deux modèles de la Surface 3 : le port de chargement. Alors qu’il fallait utiliser un chargeur propriétaire sur le modèle Pro, le modèle classique peut se recharger grâce au port Micro-USB, beaucoup plus facile à trouver autour de soi. Bien évidemment, suivant le chargeur utilisé la charge peut être plus longue, mais nous y reviendrons dans la partie dédiée à l’autonomie.

Microsoft Surface 3 - Test Geeks and Com-11

On retrouve également le Bluetooth 4.0, ce qui permet de connecter plusieurs accessoires tels que des claviers ou souris sans fil. Couplée à la présence de Windows 8.1, cette connectivité permet d’étendre énormément les possibilités de l’appareil.

Le fait que la tablette soit équipée d’une sortie vidéo Mini Displayport permet d’utiliser plusieurs adaptateurs. Ces derniers jouent très bien leur rôle : une fois branchés, ils permettent de rendre disponible en miroir le contenu sur une télévision haute définition. L’image est alors très belle et je n’ai constaté aucun ralentissement. Le câble HDMI permet également de transmettre le son alors qu’il faudra évidemment passer par la prise casque lorsque l’on utilise le câble VGA.

Le port pour carte micro SD fonctionne très bien est est vraiment pratique lorsque l’on souhaite étendre le stockage de la tablette, ou transférer des fichiers facilement. Il constituera une solution d’appoint pour ceux qui auraient mal évalué leurs besoins en stockage.

Enfin, le fait que la tablette dispose d’un port USB Host est vraiment très pratique : chacun peut brancher ses accessoires sur l’appareil, qu’il s’agisse de claviers, de souris, de stockage externe ou même de téléphones cellulaires. La Surface 3 montre ici une nouvelle fois qu’elle joue très bien le rôle de tablette, mais qu’il s’agit également d’un véritable PC, avec toutes les fonctionnalités qui vont avec.

Performances

Alors que nous étions, avec la Surface Pro 3, face à un ordinateur haut de gamme suivant la configuration, avec un processeur i7 et jusqu’à 8Go de RAM, la situation est très différente avec ce modèle.

Concrètement, le modèle le plus cher des deux, avec 4GB de RAM, sera largement suffisant pour la plupart des usages, tandis que le modèle avec seulement 2GB de RAM sera plus limité, pour les adeptes du multitâches. Reste que la Surface 3 n’est pas un foudre de guerre et correspond à des usages moins gourmands en puissance de calcul que le modèle Pro.

Pour les adeptes de chiffres, voici les résultats du test Geekbench effectué sur la Surface 3 avec 4GB de RAM :

Geekbench Surface 3

À titre de comparaison, on obtient par exemple 5600 au test multicoeur sur une Surface Pro 3 1.9GHz Core i5 et 4537 sur un iPad Air 2.

Windows 8.1

Il s’agit ici de la principale nouveauté de la gamme non « Pro » de la Surface : c’est désormais la version complète de Windows qui équipe l’appareil et non la version RT. Pour l’utilisateur, cela signifie la fin de la confusion liée au fait d’avoir Windows, mais de ne pas pouvoir faire fonctionner l’ensemble de la logithèque du système d’exploitation. Comme sur la Surface Pro 3, il est donc possible d’utiliser toutes ses applications favorites sur la tablette, qu’il s’agisse d’une version étudiée pour le tactile ou non.

Sans développer en détail les possibilités de Windows 8.1 et ses nouveautés, le système a bien évolué et est encore plus agréable à utiliser sur une tablette. L’interface Métro, utilisant les tuiles bien connues sur Windows Phone et les Xbox, est un plaisir à utiliser au doigt et répond à la plupart des besoins en utilisation tablette. L’utilisateur n’aura alors à passer par le bureau que lorsqu’il souhaitera lancer une application non compatible avec ce mode.

Le reste du système d’exploitation est en revanche beaucoup moins pratique à utiliser au doigt, et le stylet ou l’ensemble clavier / souris sera alors préférable, transformant la Surface Pro 3 en véritable ordinateur capable de faire tourner n’importe quelle application de la logithèque Windows habituelle. Il est alors très appréciable de pouvoir utiliser ses logiciels favoris en déplacement, grâce à l’interface tactile.

Bonne nouvelle également du côté logiciel : Microsoft offre avec tout achat un abonnement d’un an à Microsoft Office 365 avec stockage OneDrive illimité. Il s’agit d’une offre intéressante, office étant quasiment un incontournable.

Autonomie

Lors du premier test de la Surface Pro 3, en juin 2014, il nous avait fallu environ 5h30 pour venir à bout de la batterie de la tablette en utilisation vidéo mkv 720p à pleine luminosité. Un nouveau test réalisé aujourd’hui sur une autre unité que nous a envoyé Microsoft en même temps que la Surface 3 nous a permis de confirmer cette autonomie, malgré les mises à jour publiées depuis.

Sur la Surface 3, dans les mêmes conditions d’utilisation que sur le modèle Pro, nous avons tenu 6h20 avant que l’appareil ne s’éteigne. Étant donné qu’il s’agit de conditions d’utilisation plutôt extrêmes, et qu’un utilisateur qui souhaite passer la journée sans recharger son appareil aura le réflexe de ne pas mettre la luminosité au maximum, il s’agit d’un résultat plutôt satisfaisant.

La Surface 3 représente donc une solution viable pour les utilisateurs très mobiles qui souhaitent avoir un appareil polyvalent qui ne nécessite pas d’être proche d’une prise d’alimentation très régulièrement.

Au niveau de la durée nécessaire pour recharger la tablette, en revanche, la situation n’est pas aussi simple. Si à première vue la possibilité de recharger la tablette grâce à un cable micro-usb classique peut s’avérer très intéressante, la puissance délivrée par cette solution n’est pas à la hauteur des attentes, et c’est encore pire si l’on utilise un chargeur de téléphone, souvent à moins de 2 ampères pour les modèles les plus récents. Il a ainsi fallu 3h15 pour recharger au complet la Surface 3, alors que celle-ci était totalement éteinte.

Appareil photo

Alors que sur le modèle Pro 3, Microsoft avait choisi la parité et embarquait deux appareils photo de 5 mégapixels, le nouveau modèle change d’approche et embarque une caméra frontale de 3,5 mégapixels et une caméra arrière de 8 mégapixels.

Je continue à trouver absurde de prendre des photos avec une tablette, en particulier car les appareils photo embarqués sur ce genre d’appareils sont souvent médiocres. En revanche la caméra frontale peut se révéler très pratique lors de conversations vidéo, et je trouve donc dommage que Microsoft revienne en arrière sur ce point.

Nous avons effectué un comparatif de la caméra avant ci-dessous :

Surface Pro 3
Surface Pro 3
Surface 3
Surface 3

La caméra frontale de la Surface 3 est légèrement moins bonne que celle de la version Pro. On retrouve en effet des couleurs plus foncées, avec le haut-parleur Sonos par exemple qui apparaît noir au lieu de bleu. Le focus est également moins bien géré, avec le bugdroid qui est moins bien détaillé et plus bruité.

Voici maintenant un comparatif de clichés réalisés avec les caméras arrières :

Surface Pro 3
Surface Pro 3
Surface 3

Au niveau de la caméra arrière en revanche, il est clair que le nouveau modèle est bien plus efficace, en particulier grâce à la gestion de l’autofocus. Le cliché est ainsi plutôt bon, malgré le fait qu’il soit réalisé en lumière artificielle. Il reste dommage que l’on ne bénéficie pas de cette qualité pour l’appareil frontal, beaucoup plus utile.

Multimédia

J’ai trouvé la qualité des haut-parleurs embarqués sur les Surface 3 et Pro 3 très similaire, ce qui est plutôt un bon signe, car ceux du modèle Pro étaient déjà très bons pour une tablette. Le fait qu’ils soient au nombre de deux et installés sur la façade aide à l’immersion, et permet donc de consulter du contenu multimédia sans avoir besoin de relier des haut-parleurs.

Au niveau lecture de contenu, le fait que la tablette utilise Windows 8 lui permettra de lire l’ensemble des codecs vidéo disponibles, grâce à des logiciels tels que VLC. La lecture est très fluide, même lorsque l’on affiche du contenu vidéo en 4K, ce qui perd de l’intérêt sur une dalle 1080p, mais évitera de devoir passer par de la conversion suivant le type de fichier lu.

Microsoft Surface 3 - Test Geeks and Com-14

Clavier Type Cover

Sans passer par l’achat du clavier Type Cover, la Surface 3 se positionne plutôt comme une tablette que comme un ordinateur portable. La saisie avec le clavier virtuel de Microsoft peut en effet dépanner, mais il prend une bonne portion de l’écran et n’est vraiment pas aussi pratique qu’un véritable clavier physique.

Depuis le lancement de la série Surface, Microsoft a proposé différents types de claviers, qui se sont bien améliorés avec le temps. Ceux des version 3 et Pro 3 sont quasiment identiques, si ce n’est la taille et le changement d’emplacement de certains boutons de fonctionnalités. Il reste qu’ils sont très agréables à utiliser, avec un véritable trackpad beaucoup plus efficace que sur les deux premiers modèles de Microsoft.

Le clavier reste donc malheureusement un achat nécessaire pour toute personne qui voudrait utiliser la Microsoft Surface comme un ordinateur en déplacement, ce qui concerne à mon avis la grande majorité des clients, les autres se tournant sans doute plutôt vers des solutions sous Android ou iOS. Il faudra donc prévoir 159$ supplémentaires pour « compléter » l’appareil.

Stylet

Je dois avouer que je ne suis pas un grand utilisateur de stylet. Que cela soit sur les Samsung Galaxy Note ou les précédentes Microsoft Surface, je n’en ai pas vraiment l’utilité.

Je me suis cependant prêté au jeu du test de l’accessoire et j’ai été agréablement surpris. Tout d’abord, il n’existe aucun décalage perceptible entre l’endroit où l’on pointe et celui où l’écran prend réellement la pression, cela fait en sorte que l’on utilise le stylet de manière très naturelle, à la manière d’un crayon. L’écran prend également en compte 256 niveaux de pression, qui font en sorte que le trait dessiné représente réellement la puissance avec laquelle on appuie sur le style.

Comme sur la Surface Pro 3 (photo ci-dessous), j’ai également apprécié que l’utilisation du stylet désactive l’utilisation simultanée du tactile, ce qui permet d’appuyer sa main sur l’écran sans que cela ne pose de problème comme des dessins involontaires.

Microsoft Surface Pro 3 - Test Geeks and Com -9

Enfin, le fait que le bouton du stylet lance l’application de notes et soit capable de réveiller la tablette est très pratique et pousse à l’utiliser plus souvent. Le stylet fonctionne avec une pile AAA, facile à remplacer. Je n’ai par contre pas eu la chance d’effectuer de tests d’autonomie sur ce dernier.

À noter cependant que le stylet n’est pas fourni avec la Surface 3, à la différence du modèle Pro, ce que l’on pourra regretter. Il est évidemment possible de l’acheter en option et il s’agit exactement du même que celui de la Surface Pro 3.

Conclusion

La Microsoft Surface 3 est un très bon appareil, en particulier grâce à son encombrement plus réduit que le modèle Pro, qui la rend plus polyvalente et pratique à transporter. Reste que pour bénéficier d’un modèle réellement utilisable en tant qu’ordinateur, il faudra compter plutôt sur le modèle le plus cher des deux, ce qui porte la facture à 769$ ou 719 euros, sans compter l’investissement pour un clavier, de 159$ ou 149 euros. On se retrouve donc proche du prix d’un MacBook air 11 pouces, ayant certes un écran moins agréable, mais un processeur plus puissant.

Je recommanderais donc la Surface 3 aux personnes pour qui la mobilité est importante, mais qui souhaitent pouvoir utiliser l’appareil souvent en mode tablette et/ou tactile. Ceux étant à la recherche principalement d’un ordinateur trouveront très certainement leur bonheur plutôt du côté d’un MacBook et/ou d’un portable Windows, ou encore d’une Surface Pro 3, si une plus grande taille d’écran est un critère important.

Test de la Microsoft Surface 3 (Intel Atom x7) sous Windows 8.1
"Microsoft continue à améliorer sa gamme Surface, et cette troisième version en est un bel exemple. La Surface 3 constitue un très bel appareil pour ceux qui recherchent une tablette qui peut se transformer occasionnellement en ordinateur, et qui fera fonctionner leurs programmes bureautiques favoris."
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