Alors qu’elle était uniquement disponible en ligne et dans les magasins physiques de Microsoft durant plusieurs semaines, la Microsoft Surface avec Windows RT a gagné en visibilité récemment en devenant disponible dans plusieurs magasins comme BestBuy ou FutureShop. Le constructeur a d’ailleurs renforcé ses efforts marketing en mettant en avant plusieurs publicités à la télévision :

Nous avons eu la chance de tester durant quelques semaines le modèle 64GB de la Microsoft Surface avec Windows RT ainsi que plusieurs claviers et accessoires. En voici le compte-rendu ci-dessous.

Caractéristiques techniques de la Microsoft Surface sous Windows RT

• Écran HD 10,6 pouces ClearType en résolution 1366 x 768 pixels (16:9)
• Taille : 274 x 171 x 9mm
• Processeur Quad-core NVIDIA Tegra 3
• 2GB de Ram + 64GB de stockage interne (ou 32 Go suivant les modèles)
• Port MicroSD
• Port USB 2.0
• Port Micro HDMI
• Poids : 680g
• Wi-fi a/b/g/n
• Bluetooth 4.0
• Deux LifeCams HD720p frontale et arrière
• Deux haut parleurs
• Livré avec Microsoft Office

Design

La première impression lorsque l’on prend la tablette en main est qu’il s’agit d’un produit de qualité et extrêmement sobre. La coque en magnésium donne un contact plutôt froid à la tablette. J’ai beaucoup aimé l’impression de solidité que cela confère à l’ensemble.

Le nombre de boutons est plutôt limité, avec le bouton de mise en marche sur le dessus de l’appareil, ainsi que les boutons de volume sur le côté gauche. Aux boutons s’ajoutent plusieurs ports : une prise casque classique, un port USB host, un port de chargement magnétique, le port de connexion magnétique pour le clavier ainsi qu’un emplacement pour carte Micro SD caché derrière le support arrière de la tablette qui permet de la maintenir en position verticale.

Écran

L’écran proposé sur la Surface RT est un 10,6 pouces IPS d’une résolution de 1366×768 pixels. On est donc loin de ce que propose une Nexus 10 en terme de résolution, par exemple, mais cela reste meilleur en termes de densité de pixels que la tablette Samsung ATIV testée il y a quelques semaines. En utilisation courante je n’ai jamais été gêné par la faible résolution de l’écran sur les application métro, cela n’était malheureusement pas toujours le cas lors de l’utilisation du bureau ou d’internet explorer en version classique : lorsque l’on y prête attention, on se rend facilement compte que les textes ne sont pas entièrement nets.

Le fait que l’écran soit du IPS et non du Amoled fait que les noirs ne sont pas vraiment profonds, comme on a pu facilement s’y habituer sur certains cellulaires. Le rendu reste pour autant très lumineux et les couleurs sont très agréables à l’oeil, comme c’est souvent le cas avec les dalles brillants.

Windows 8 RT

Windows 8 RT est un système d’exploitation encore jeune et nombreux sont ceux qui ont été totalement dépaysés lors de leur mise à jour. En effet, Microsoft a choisi de totalement supprimer le menu démarrer tel qu’on le connaissait depuis Windows 95 et de le remplacer par une version plein écran composée de tuiles, à la manière de Windows Phone 8 et de la Xbox 360. Vous pouvez en retrouver les grandes lignes dans la vidéo ci-dessous :

Ce que j’ai vraiment aimé dans la stratégie de Microsoft, c’est la possibilité de « transporter » son compte utilisateur avec soi. Si un de mes amis veut utiliser ma tablette, en entrant simplement son identifiant Windows Live il sera capable de retrouver son interface déjà personnalisée sans changer quoi que ce soit dans mon compte personnel. De la même manière, lorsque je modifie quelque chose sur ma tablette, le tout se synchronise avec mon ordinateur de bureau sous Windows 8.

A la différence de tablettes intégrant Windows 8 Pro, le fait d’avoir Windows RT installé sur la surface implique des changements importants pour l’utilisateur : il va ainsi avoir la possibilité de retrouver l’interface Windows 8 ainsi que son bureau, mais avec une différence de taille, l’impossibilité d’installer des applications X86. Concrètement, une application Windows classique ne fonctionnera tout simplement pas sur la Surface RT, refusant de s’installer.

Cela a un côté vraiment frustrant car la tablette de Microsoft ressemble en de nombreux points à un véritable PC sous Windows, jusqu’à ce que l’on soit confronté à la réalité en en essayant d’installer ses logiciels préférés. On reste alors limité au contenu du Windows Marketplace, qui s’il commence à avoir de nombreuses applications, reste encore limité.

Microsoft Office 2013 RT

Sans réaliser un test complet de Microsoft Office 2013, ce paragraphe a pour but de mentionner un fait particulièrement intéressant pour plusieurs personnes : une version complète de Microsoft Office 2013 est incluse sur chaque appareil Windows RT. Il ne s’agit pas d’une version mobile d’office, mais bien de la version que l’on retrouverait sur un ordinateur classique. Word, Excel et Powerpoint sont pré-installés et le prix de la licence est inclus dans le coût de la tablette.

Si l’utilisation du clavier, et éventuellement d’une souris, est plus que recommandée, avoir une véritable suite bureautique sur un appareil portable est vraiment très agréable, en particulier lorsque l’on utilise la Microsoft Surface avec l’adaptateur VGA pour diffuser des présentations Powerpoint en déplacement.

Autonomie

L’autonomie des premières tablettes annoncées sous Windows RT était plutôt bonne, avec aux alentours de 10 heures d’utilisation plutôt intensive. Dans les faits, sans avoir de mesures très précises à apporter ici, j’ai été plutôt agréablement surpris par l’autonomie de la Surface. Je ne me suis jamais retrouvé en manque de batterie, même après plusieurs heures d’utilisation.

La tablette est fournie avec un chargeur magnétique, un peu à la manière de ce qu’Apple fait sur ses MacBooks. La recharge est donc très pratique et relativement rapide, car non limitée à un port Micro USB.

Par ailleurs, la tablette est vraiment très bonne en mode veille. Je l’ai laissée sans la toucher pendant une journée et n’ai perdu que 5% de batterie, ce qui est vraiment très bon si l’on souhaite se servir occasionnellement de la tablette sans devoir la recharger continuellement.

Appareil photo

Comme sur la plupart des tablettes, les deux caméras intégrées sur la Microsoft Surface ne sont clairement pas très bonnes. Elles jouent leur rôle très bien en permettant de faire de la vidéoconférence sur Skype ou encore de capturer des images rapidement afin de les mettre en ligne. En revanche, on est très loin de ce que proposent actuellement les téléphones intelligents, même en milieu de gamme.

Multimédia sur la Microsoft Surface Windows RT

Les formats lus par Windows RT sont assez nombreux, le site de Microsoft en fait la liste :

Le problème vient plutôt du fait que les conteneurs acceptés par le système d’exploitation sont assez limités : avi, mp4 et wmv sont les seuls acceptés pour la vidéo. Dès lors, il faudra passer par une application tierce, telle que PressPlay Video pour pouvoir lire d’autres types de fichiers. La lecture de vidéos HD se fait sans réel problème lorsque le décodage est matériel, comme c’est le cas avec le H264, par exemple.

Les haut parleurs sont également plutôt corrects pour une tablette, bien meilleurs que ce qu’on peut retrouver sur une Samsung Ativ Smart PC par exemple. Sans être excellents, ils n’ont commencé a saturer que lègèrement au volume maximum.

Claviers

Le modèle de test que nous avons eu nous a été prêté avec les deux différents types de claviers disponibles pour la surface : le Touch Cover et le Type Cover.

Le premier est un clavier très fin et assez surprenant : les touches sont un mélange de physique et de tactile, l’utilisateur doit en effet appuyer sur les touches, sans pour autant devoir les enfoncer. Il demande un temps d’adaptation mais a l’avantage d’être quasiment invisible lorsque la couverture est fermée. Il est par ailleurs plus léger.

Le second est un clavier plus classique, avec de vraies touches que l’utilisateur doit presser. Il s’agit à mon sens du clavier le plus utile pour les personnes qui doivent saisir de grosses quantités de texte au cours de leur journée. Ce type de clavier permet en effet de garder ses habitudes par rapport à un ordinateur classique.

Les deux claviers comportent également un trackpad accompagné de deux boutons, afin de pouvoir faire clic droit et gauche au sein de l’interface Windows. S’il est vraiment très petit et qu’il y a de grandes chances que les utilisateurs intensifs préfèrent utiliser une souris, il permet de dépanner lorsque l’on a pas envie d’utiliser l’écran tactile de la Surface.

Accessoires de la Microsoft Surface

Le coffret que Microsoft nous a prêté contenait plusieurs accessoires intéressants, tels qu’une carte Micro SD de 64GB, un adaptateur VGA ainsi qu’un adaptateur HDMI.

Les adaptateurs jouent très bien leur rôle : une fois branchés, ils permettent de rendre disponible en miroir le contenu sur une télévision haute définition. L’image est alors très belle et je n’ai constaté aucun ralentissement. Le cable HDMI permet également de transmettre le son alors qu’il faudra évidemment passer par la prise casque lorsque l’on utilise le cable VGA. L’affichage sur télévision est vraiment pratique, en particulier avec Microsoft Office Powerpoint 2013, qui permet d’afficher sur la télévision le contenu d’une présentation, tout en faisant d’autres tâches sur la tablette.

La carte SD fonctionne très bien en mode bureau, elle est détectée comme un lecteur supplémentaire, comme on pourrait s’y attendre. Cela permet donc d’étendre la capacité de stockage de la tablette très facilement. On pourra regretter en revanche qu’elle ne soit pas indexée par les applications métro : impossible de parcourir sa carte mémoire dans les tuiles Vidéo ou Musique, par exemple! C’est vraiment dommage en particulier tant que les utilisateurs ne disposeront pas de gestionnaires multimédias crédibles sous Windows RT, tels que Windows Media Player ou VLC.

Enfin, le fait que la tablette dispose d’un port USB Host est vraiment très pratique : chacun peut brancher ses accessoires sur l’appareil, qu’il s’agisse de claviers, de souris, de stockage externe ou même de téléphone cellulaires, Microsoft ayant créé une version Windows RT du Windows Phone Connector. L’utilisateur peut alors accéder au contenu de ses périphériques sans adaptateur particulier, ce que ne peuvent faire les tablettes sous Android ou iOS, par exemple.

Conclusion

La Microsoft Surface avec Windows RT est une tablette intéressante sur de nombreux aspects pour autant que l’on se mette en tête qu’il ne s’agit pas d’un ordinateur personnel complet. Pour une utilisation en tant que tablette internet, courriels et bureautique, il s’agit d’un très bon appareil à avoir chez soi, et suffisamment mobile pour être transporté facilement. Par ailleurs, la possibilité d’avoir un compte installé pour chaque membre de la famille, avec les paramètres synchronisés avec l’ordinateur familial en font un excellent appareil multi-usages.

À mon sens, il s’agit donc d’une excellente compétition aux tablettes Android et iOS, qui n’ont pas autant de possibilités au niveau du port USB host ou de la gestion du multi-utilisateurs, même si Android commence à rattraper son retard. Reste que le fait que Windows RT soit limité au contenu de son Marketplace fait que la Surface ne dispose pour l’instant pas d’une logithèque aussi importante que ses compétiteurs, problème que n’aura pas la Surface Pro, modèle plus complet mais aussi plus onéreux qui sortira dans le courant du mois de février.